La politique de l’industrialisation dans notre pays tend vers l’échec. C’est du moins le constat dégagé par les industriels, samedi dernier dans la salle de conférence du Conseil National du Patronat du Mali. C’était en marge de l’assemblée générale de l’Organisation Patronale des Industriels (OPI).
Avec respectivement 6000 et 3000 unités de transformation industrielle, la Côte d’Ivoire et le Sénégal sont les leaders de l’espace UEMOA dans le secteur des industries. En revanche, le Mali ne compte que 500 unités industrielles dont une centaine, seulement, dans le secteur formel. Pis, aux dires du président de l’OPI, Cyril ACHCAR, une trentaine de ces rares unités industrielles est à l’arrêt.
Selon Cyril ACHCAR, il y a un net recul de l’industrialisation dans notre pays. « La part de la manufacture dans le PIB qui était de 10% en 2010 a chuté de près de la moitié en s’établissant à 5% », constate-t-il. A l’origine de cette faible industrialisation, il y a : les infrastructures de base déficientes (routes, énergie), la main-d’œuvre insuffisamment qualifiée, les problèmes de financement (disponibilité et coût), la contrebande, la concurrence déloyale, la fraude, le poids de la fiscalité sur le secteur formel, etc.
Pour la relance du secteur, les industriels proposent l’application des mesures édictées dans le Livre Blanc de l’industrie malienne élaborée en 2013 par l’OPI et rester vigilant sur l’ouverture de nos frontières aux produits manufacturés importés. L’OPI recommande surtout la mise en place d’un fonds d’investissement. Ce fonds servira à faire redémarrer les entreprises en difficulté. En ce qui concerne la trentaine d’unités industrielles à l’arrêt, le président affirme que les équipements ainsi que les expertises sont là, il manque juste l’accompagnement financier de l’Etat.
Prenant la parole, le ministre de la Promotion des Investissements et du Secteur Privé, Me Mamadou Gaoussou Diarra, apporte des réponses à certaines préoccupations du président de l’OPI. L’Etat ne peut pas, dit-il, avec des fonds publics, investir dans des activités privées. Le mieux à faire, c’est que les entreprises se servent du fonds de garantie mis à leur disposition par l’Etat. Cependant, le gouvernement veillera davantage au renforcement du partenariat public privé, conclut-il.
Mamadou TOGOLA