A l’instar des autres pays africains, le Mali a célébré les 28 et 29 derniers la journée de l’industrialisation de l’Afrique. C’était au Centre Internationale de Conférence de Bamako, sous la présidence du Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keita. Le thème cette année est : «des PME pour l’éradication de la pauvreté et la création d’emplois pour les femmes et les jeunes».
En partenariat avec la Direction nationale de l’industrie (DNI), l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi),l’Organisation patronale des industriels (OPI) dirigé par Cyril Achcar, a organisé lajournée de l’industrialisation de l’Afrique. Outre la présence du Chef de l’Etat on notait la présence du Premier ministre, Modibo Keita et du président de l’Assemblée Nationale. Une première dans notre pays qui prédit de beaux jours pour notre industrie.
Nous sommes loin du compte pour l’instant. Seulement 500 unités industrielles contre 4000 au Sénégal, 5000 en Côte d’Ivoire et 8000 au Ghana. Le PIB de la manufacture au Mali est de 5% contre 15% au Sénégal, 19% en Côte d’Ivoire et 24% au Maroc. Ces mauvais chiffres entrainentun déficit de la balance commerciale de près de 400 milliards de FCFA par an. Soit l’équivalent de l’aide publique au développement affirme le patron de l’OPI. Cette contre-performance, indique-t-il, est due à la mauvaise application des textes communautaires et nationaux, à la banalisation de l’industrie dans le fonctionnement quotidien de l’administration, au déficit de la culture industriel, au manque d’audace dans les réformes à mener et à l’arbitrage budgétaire défavorable à l’industrie.
Comme remède à ce mal Cyril Achcar, brandit les 21 solutions préconisées par le Livre blanc de l’industrie édité en 2013. Mais aussi celles du tome 2 qui paraitra en 2016. Ainsi, ce document suggère un changement de l’ordre protocolaire traditionnel du gouvernement pour hisser le ministre de l’Industrie au 3e, 2e voire 1er rang du gouvernement. Il prescrit aussi l’augmentation à 15% de la part de l’industrie dans le budget national.
Pour le président de la République qui a pris bonne note des recommandations à lui formuler par les industriels, il indique que malgré les difficultés qu’il faut continuer et persévérer. Le secteur connait des handicaps d’ordre structurel et aussi la fraude qui revêt différentes formes, affirme le Chef de l’Etat. Mais, Pour lui, on ne saurait parler d’industrialisation sans au préalable régler le problème d’accès à l’énergie. C’est pourquoi, dit-il, nous sommes interpelés avec d’autres Etats africains à mutualiser nos forces pour faire en sorte que le dispositif énergétique hausse de 5% en Afrique.
Mamadou TOGOLA
Source: Le Carrefour