La crise sanitaire de Covid19 en mars 2020, a bouleversé la stabilité de l’économie mondiale et le Mali ne fait pas exception à la règle. Tout en faisant le bilan des secteurs les plus touchés, la Banque Mondiale a décrit, dans son dernier rapport, des mesures de relance des activités.
Partout dans le monde, la pandémie de la Covid19 a eu un impact sans précèdent, non seulement sur l’économie des Etats, mais aussi et surtout sur les activités rémunératrices des populations. Le dernier rapport de la Banque mondiale a présenté que le Mali ne fait pas exception à cette règle. « La crise sanitaire a (…) provoqué une augmentation du nombre de pauvre de près de 900 000 personnes » a indiqué Eliakim Kakpo, économiste à la Banque mondiale et co-auteur du dernier rapport en ajoutant que cela a freiné « les progrès réalisés au cours de la dernière décennie en matière de réduction de la pauvreté ». Combinés à la crise sociopolitique au Mali, la récession de l’économie était donc inévitable avec une accélération de la dette publique en 2020. « Les leviers de la croissance économique au Mali ont été fortement affectés par la COVID-19. Les coups de frein portés à l’activité économique mondiale et aux échanges internationaux ont été directement ressenti par les ménages maliens, qui ont vu leur situation se détériorer du jour au lendemain » a souligné l’auteur du rapport, Xun Yan, également économiste à la Banque mondiale.
En effet, de 5.1 % entre 2013 et 2019, le PIB réel s’est contracté de 2 % en 2020 selon l’institution financière mondiale. Car, des sources de provision de l’Etat aux activités non formelles, tous les secteurs ont quasiment été touchés par ce phénomène.
La production cotonnière a baissé de 79 % en 2020, selon ce rapport, en raison de la chute des cours mondiaux et de désaccords sur les subventions aux intrants accordées aux producteurs. Une situation qui survient à un moment où les investissements publics non prioritaires ont été réduits pour faire face, non seulement aux dépenses liées à la crise sanitaire, mais aussi et surtout au désengagement des bailleurs de fonds après le coup d’État militaire.
Elle a rappelé le financement du plan d’urgence de riposte contre la COVID-19 (2,3 % du PIB) qui a creusé un déficit budgétaire de 5,5 %, en 2020 entrainant la dette publique 44,1 % du PIB.
Pour évaluer son impact au niveau des entreprises, une enquête a été menée selon la Banque mondiale, par Business Pulse Survey (BPS). L’objectif était de mesurer le pouls des entreprises durant la crise sanitaire. Il est admis que « Les entreprises de taille moyenne ont été les plus durement touchées par les fermetures et les réductions permanente de la main-d’œuvre », a indiqué Diletta Doretti, spécialiste principale du développement du secteur privé à la Banque mondiale, co-auteure du rapport. 83 % des entreprises interrogées, lors de cette étude ont signalé, selon la Banque mondiale, une perte de revenus en juin 2020. Parmi ce taux, 12 % ont manifesté être contraintes de fermer.
En général, selon les statistiques de la Banque mondiale, ce ralentissement économique ainsi que les impacts de la Covid19 sur d’autres secteurs a porté un coup d’arrêt aux progrès réalisés au cours de la dernière décennie en matière de réduction de la pauvreté. « Il a engendré une hausse de la population pauvre de près de 900 000 personnes » a-t-elle mentionné dans le rapport.
Donc, pour atténuer les effets de cette crise sanitaire, la Banque mondiale exhorte au Mali de renforcer ses politiques en matière d’éducation et de soutien au secteur privé et assurer un meilleur équilibre entre les dépenses sociales et les besoins d’investissements.
Issa Djiguiba
Source: LE PAYS