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Immigration clandestine : LES PROPOSITIONS DE L’ARTD

Pour décourager les candidats potentiels au départ, autorités, organisations nationales et internationales intervenant dans la gestion de migration sont appelées à créer des activités génératrices de revenus

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Informer sur la situation des migrants dans la Méditerranée et en Guinée équatoriale : tel était le principal objet de la conférence de presse organisée mercredi par l’Association retour travail dignité (ARTD). La politique nationale de migration qui vient d’être lancée n’a pas été occultée au cours de la rencontre animée par le président et le secrétaire général de l’ARTD, respectivement Issa Coulibaly et Ismaël Samassékou .
La question de l’immigration défraie actuellement la chronique du fait des nombreuses victimes qu’elle a provoquées ces derniers temps. Tout a commencé le 12 avril dernier quand un naufrage sur les côtes libyennes s’est soldé par un bilan d’environ 400 migrants portés disparus dont des femmes et des enfants. Mais c’est dans la nuit du 18 au 19 avril, que la Méditerranée a connu son plus grand drame de l’histoire avec la mort par noyade de près de 800 personnes.
Notre pays, qui a une très forte tradition migratoire, a été particulièrement touché dans ce drame. Le ministère des Maliens de l’extérieur, après investigations, a dénombré plus de 184 victimes maliennes, confirmant la forte présence de compatriotes au moment de l’embarquement que faisait présager le nombre élevé de Maliens parmi les rescapés (14 sur 26).
Ces naufrages dramatiques ont provoqué la mort de plus d’un millier de migrants depuis le début de l’année. Cette situation chaotique et inhumaine, a indiqué le président de l’ARDT, interpelle la communauté internationale et en premier lieu les dirigeants des pays d’Afrique d’où sont originaires la plupart des naufragés.
Parmi les causes poussant les jeunes Maliens à braver la mort pour se rendre en Europe, le conférencier a cité, entre autres, la pauvreté et le taux très élevé du chômage. « Les jeunes partent car rien ne les retient dans le pays. Partir pour eux, c’est une question de dignité, d’honneur et de survie », explique Issa Coulibaly. Face à ce drame, chaque partie (famille et Etat) a une part de responsabilité, accuse le président de l’ARTD.
Le secrétaire général de l’association estime, pour sa part, que dans les zones de départ massif, c’est plutôt la famille qui pousse l’enfant à l’exode. Ismaël Samassékou citera aussi la mauvaise gouvernance et la crise économique mondiale pour expliquer le départ des jeunes à l’aventure. Lui, est partisan d’accentuer la sensibilisation et l’information mais juge préférable de proposer une solution radicale à l’immigration clandestine qui tue de plus en plus les jeunes Maliens. Cette solution passe par la création d’emplois et de centres de formation. Il faut aussi et surtout promouvoir le développement local. Bref, il faut, de son point de vue, une alternative crédible face aux causes de l’immigration, surtout clandestine. Tant qu’il n’y aura pas de répondant, les jeunes continueront à partir, même s’il faut en mourir. Il ne devrait pas avoir de meilleur exemple pour décourager les candidats à l’immigration que les images des naufrages en Méditerranée. « Pourtant, même demain, il y aura des personnes qui vont embarquer sur des cargos de fortune à la recherche d’un bonheur incertain », a indiqué Ismaël Samassékou.
Evoquant la situation des Maliens vivant en Guinée Equatoriale, le conférencier a déploré le retour clandestin de ceux-ci au pays et les mauvais traitements dont ils ont été victimes et dont d’autres continuent à être victimes dans ce pays. Plus de 500 personnes sont aujourd’hui emprisonnées dans ce pays dans des conditions désastreuses et attendent d’être rapatriés, a-t-il assuré.
Pour faire face à cette situation, l’ARTD suggère aux autorités et aux organisations nationales et internationales intervenant dans la gestion de la migration de créer des activités génératrices de revenus pour décourager les candidats potentiels au départ. Il faut aussi, de son point de vue, amplifier les campagnes d’information et de sensibilisation sur les dangers de l’immigration irrégulière pour réduire le taux du flux migratoire. La création d’un centre d’accueil pour les migrants de retour involontaire et leur prise en charge psychologique font partie des propositions de l’association. L’organisation d’un forum national pour l’exécution de la politique nationale de migration est également souhaitée. Cet ambitieux programme de 120 milliards Fcfa ne projette de créer « que » 5000 emplois en 5 ans, déplore cependant Ismaël Samassékou.
Le président de l’ARTD a appelé à un plus grand respect des droits de migrants et des droits de l’homme en Afrique et dans le monde entier. Issa Coulibaly a demandé aux décideurs politiques d’ici et d’ailleurs d’accompagner la société civile pour une meilleure gestion des questions migratoires.

M. A. TRAORE

source : L Essor

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