On est là, c’est pour, avec toutes celles et tous ceux qui sont là, protester vigoureusement contre ce qui se passe aujourd’hui encore malheureusement dans notre pays. Et c’est de plus en plus grave ces violences faites aux femmes. Il y a non seulement les cas des viols et des cas d’assassinats, mais aussi toutes sortes d’exactions contre les femmes, les mariages forcés, etc. Ça atteint un tel niveau qu’aujourd’hui, on constate qu’il y a une banalisation de la violence dans notre société.
C’est très inquiétant que les gens ferment les yeux là-dessus. Que chaque fois que ça se passe, chacun de nous se dise, ça peut arriver à tout le monde. Et que ces femmes qui sont victimes de violences sont les mères de quelque uns; sont les filles de quelques uns; sont les sœurs de quelques uns. Donc, on ne peut pas continuer comme ça à considérer que ce qui est fait est le fait de Dieu. Parce que quand ça se passe, très souvent, les familles essayent de se trouver des arrangements, alors que la justice doit réprimer avec fermeté ce genre de comportement. Mais en général ce qu’on constate, c’est que les familles essayent de trouver des solutions, des arrangements. Et c’est extrêmement grave. Parce qu’en ce moment, on constate de l’impunité. Et s’il y a l’impunité, ça veut dire que c’est le laisser aller, chacun peut faire ce qu’il veut, et il ne se passera rien. Et ça c’est grave pour notre avenir ; pour l’avenir de la société. Parce que si les jeunes commencent à considérer que la violence n’est pas grave, la violence contre les femmes, les viols, les assassinats, les coups et blessures, dites tout ce que vous voulez, n’est pas grave. En fin de compte si ça rentre dans les mœurs, quelle société nous aurons demain ? Quelle jeunesse nous aurons pour construire le Mali de demain ? Comment notre société peut survivre à ça, à cette violence extrême contre les femmes, mais aussi contre les hommes ? Nous devons tous nous mobiliser contre cela, pour dire stop. Ce que les textes prévoient déjà, ce que la loi prévoit, semble-t-il, c’est insuffisant. Il faut donc peut être renforcer la législation à la matière et qu’on considère que c’est réellement extrêmement grave. Cela doit être sanctionné avec une extrême gravité aussi. C’est peut être ça qu’il faut que nos autorités voient au niveau de la législation. Mais au niveau de la société même, toutes les composantes, en particulier la composante religieuse, doivent se mobiliser. Parce que nous sommes tous des croyants quelle que soit notre religion, que nous soyons des chrétiens ou musulmans, ou athées, dans tout les cas, nous croyons à un Dieu. C’est le Dieu de tous. Donc aucun précepte religieux n’encourage, n’admet ce genre de violence. Bien au contraire, partout sur ce qu’on nous dit de nos différentes religions, c’est que la femme a droit au respect, à la considération, à l’affection. Donc nous sommes venues dire cela ; venues dire attention, attention, il est temps qu’on arrête ça. On dit stop !
Source: Le Républicain