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IBK QUATRE ANS APRES : La perpétuelle quête de repères !

Les résultats sur le terrain ne sont pas les meilleurs amis du chef de l’Etat.

IBK.

Ibrahim Boubacar Keita n’a pas pu se conformer aux principes élémentaires de la bonne gouvernance. Ce qui ne milite pas en sa faveur dans l’optique des élections présidentielles de l’an prochain.

Le président de la République vient de boucler ses quatre premières années à la tête du Mali. Les Maliens ne sont pas prêts à oublier cette période sombre du premier quinquennat d’Ibrahim Boubacar Keita tant ils ont vu rouge et le chemin à parcourir reste très long. De l’insécurité à l’effritement du pouvoir d’achat de nos compatriotes en passant par le chômage, la décadence de l’armée et la lancinante crise du Nord, les problèmes sont légion. Alors que l’opposition politique et la majorité des Maliens pensent que le pouvoir en place n’a pas pu répondre aux attentes de nos concitoyens, les soutiens du régime affirment, mordicus, que le pays est sur le bon chemin. Les affidés d’IBK croient toujours en leur champion, qui aurait besoin de plus de temps pour remettre la nation sur les rails. Mais, les résultats sur le terrain ne sont pas les meilleurs amis du chef de l’Etat. Celui-ci n’a pas pu se conformer aux principes élémentaires de la bonne gouvernance. Ce qui ne milite pas en sa faveur dans l’optique des élections présidentielles de l’an prochain.

Le manque d’anticipation est l’une des plaies de la gouvernance IBK. Selon l’écrivain français Emile de Girardin, « gouverner, c’est prévoir ». En d’autres termes, un dirigeant doit avoir cette capacité d’anticiper sur les situations afin de prendre les meilleures décisions. Les gouvernants actuels ne voient, malheureusement, pas les problèmes venir. Ils font soit la politique de la chaise vide ou celle du médecin après la mort. Le seul cas du projet de révision constitutionnelle est assez révélateur de l’incapacité du régime IBK à prévoir les situations les plus explosives. Sans s’inspirer des expériences de ses prédécesseurs Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré relatives à la reforme constitutionnelle, le président IBK avait remis sur le tapis le toilettage de la constitution de 1992, avec le résultat que l’on connait. Finalement, le Mali a perdu trop d’argent et de temps sur une initiative controversée tandis que nos ennemis continuaient d’aiguiser leurs armes dans la douceur. Il n’est d’ailleurs pas surprenant de constater que les groupes armés sécessionnistes du septentrion sont toujours prêts à affronter le gouvernement.

Changements nuisibles

Quand les acteurs politiques digressent à Bamako, au Nord, les séparatistes prennent calmement le soin de peaufiner leurs stratégies. Avec un Etat peu inspiré et peu enclin à prendre des mesures préventives, le très contesté Accord pour la paix et la réconciliation a de fortes chances de rester dans l’impasse.

En plus des difficultés d’anticipation, le pouvoir est aussi handicapé par les erreurs de casting du président de la République. En quatre ans, IBK a collaboré avec quatre chefs de gouvernement: Oumar Tatam Ly, Moussa Mara, Modibo Keita et Abdoulaye Idrissa Maïga. Pour comprendre qu’il devait nommer un premier ministre issu du Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti au pouvoir, le premier responsable de la nation a dû « griller » trois têtes. Les choses avancent lentement avec l’actuel PM, qui est par ailleurs le premier vice-président du RPM. Cependant, à l’image de ses prédécesseurs, Abdoulaye Idrissa Maïga, qui a été nommé PM le 8 avril dernier, devait d’abord prendre la température de ses nouvelles fonctions. Il devait donc s’entourer par ses hommes de confiance, après avoir choisi, avec le président IBK, les membres de son gouvernement. Les ministères et l’administration malienne, par ricochet, connaissent un chamboulement continu. C’est un retour à la case départ étant donné que chaque responsable vient aux affaires avec ses propres lieutenants. Le très stratégique département de la Défense et des Anciens combattants, dans lequel il doit avoir une certaine stabilité en ces temps de défis sécuritaires et de menaces sur l’intégrité territoriale, a à lui seul connu cinq ministres (Soumeylou Boubèye Maïga, Colonel major à la retraite Bah Ndaw, Tiéman Hubert Coulibaly, Abdoulaye Idrissa Maïga, Tienan Coulibaly). Les différents remaniements ministériels n’ont pas permis d’avoir une base stable dans ce ministère. Et l’armée peut faire les frais des décisions d’un ministre qui n’est pas en terrain connu.

Tout bien considéré, IBK est mal loti quatre ans après son arrivée à la magistrature suprême, la faute à lui même. Le chef de l’Etat ne s’est pas mis dans les conditions idoines de succès. Ses tâtonnements ont eu raison de ses ambitions pour le Mali, malgré sa riche expérience au service de son pays. Les poulains du natif de Koutiala ont beau le défendre, à l’heure du bilan, les actions concrètes ne sont pas nombreuses. Pour réussir à la tête d’un Mali dans une période charnière, il faut faire des choix judicieux à tous les niveaux. IBK a encore quelques mois pour prouver aux Maliens qu’il mérite leur confiance.

Ogopémo Ouologuem

(correspondant aux USA)

 

Source: lesechos

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