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IBK face à l’après-ultimatum du 5 juin

C’était entendu. Le rassemblement pour  » la démission du président IBK et la fin de son régime  » n’a pas répondu aux attentes de ses organisateurs. Ces deux événements inséparables étaient censés se produire en l’espace de quatre petites heures, entre 14 et 18 heures, le vendredi 5 juin. Ils ne l’étaient toujours pas après que le soleil se fût deux fois couché sur le Mali au moment où ces lignes étaient écrites.

 

La marée humaine inédite dans les annales du pays, qui a déferlé sur la Place de l’indépendance et les grandes artères qui s’y croisent, sous un soleil de plomb, n’en a pas moins ébranlé le gouvernement, au point de le rendre aphone. C’est par un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux qu’il a tenté de se donner une contenance : champion des libertés démocratiques, c’est lui qui a accordé l’autorisation du rassemblement via le gouverneur de Bamako. Grace au déploiement des forces de l’ordre et de sécurité également à son actif  » globalement tout s’est déroulé sans incident « . Témoin  » le secours porté à une quarantaine de manifestants souffrant de malaise (dû probablement à la chaleur d’étuve) par des unités d’intervention de la protection civile. »

On évoquerait bien une ambiance festive si un petit groupe de  » manifestants surexcités  » ne s’étaient mis en tête de rallier la résidence privée du président de la République. Une entreprise téméraire qui donna lieu à des échauffourées avec le dispositif sécuritaire en place, occasionnant plus de blessés chez les forces de l’ordre que les manifestants et l’endommagement d’une dizaine de véhicules des forces de sécurité.

Non seulement le gouvernement a fait le nécessaire et même payé un certain prix pour permettre à ses contempteurs de s’exprimer dans le respect de la loi, mais en plus il leur a  » renouvelé son offre de dialogue » en cette circonstance critique.

Difficile de faire mieux, n’est-ce pas, pour calmer les esprits et éviter tout dérapage pouvant conduire à une situation incontrôlable.

Il reste que la coalition islamo-politico-sociale et le gouvernement se regardent en chiens de faïence et que la trêve sera de courte durée. Choguel Maïga, le meneur du FSD en l’absence de Soumaïla Cissé dont on est sans nouvelle précise depuis le 25 mars dernier, a appelé samedi, dans une courte déclaration au nom de ladite coalition,  » les Maliennes et Maliens à rester mobilisés et attentifs aux mots d’ordre qui suivront de façon imminente « .

Ils pourraient cumuler les rassemblements tous les vendredis après la prière suivis de sermons enflammés contre le régime à Bamako et dans toutes les capitales régionales avec des arrêts de travail répétés dans les secteurs stratégiques que sont l’éducation (déjà en grève depuis de longs mois) la santé, l’administration voire la magistrature. Lesquels, à la longue, pourraient déboucher sur une grève générale illimitée si les centrales syndicales décident d’entrer dans le jeu.

IBK pourrait alors être victime de la même arme qui a été fatale à l’ogre, pardon  » le grand républicain » Moussa Traoré. Hypothèse d’autant plus plausible que le régime, du fait d’un manque tragique de perspicacité, ne s’est jamais occupé de construire une alliance avec des forces sociales comme il est courant de le voir sous des cieux où l’on a une approche moins égocentrique du pouvoir.

Saouti HAIDARA

Source : l’Indépendant

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