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IBK contraint au second tour: une consolation pour l’opposition malmenée

Très largement distancé par le président sortant, Ibrahim Boubacar KEÏTA, qui est arrivé en tête avec 41,42 % des voix, à l’issue du premier tour de la présidentielle, le chef de file de l’opposition, Soumaïla CISSE, arrivé deuxième avec 17,80 % des voix, semble arriver à concrétiser son rêve : tout mettre en œuvre pour empêcher de plier le match en une seule manche. Une maigre consolation pour une opposition qui avait sifflé la fin d’un régime qu’elle croyait à l’agonie.

Depuis la proclamation des résultats par le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, le jeudi dernier, Soumi champion et son camp bombent la poitrine d’avoir contraint, pour la première fois dans notre démocratie, un président sortant au second tour.
« Pour la première fois dans l’histoire de la démocratie malienne, un président en exercice est contraint à un 2e tour », avait réagi l’opposition sur Twitter.
De son côté, Tiébilé DRAME, son directeur de campagne estime que le projet de faire réélire IBK au premier tour avait échoué « malgré la fraude ».
Mais constats pour constats, depuis 1992, le candidat arrivé en 2e position à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, ne l’a également jamais emporté dans l’histoire de notre démocratie. Et cela, le camp Soumi le sait bien.
Pour rappel, en 1992, Téoulé Mamadou KONATE avec 14,51 % des voix au premier tour de la présidentielle n’avait pas réussi à l’emporter sur Alpha Oumar KONARE, arrivé en tête du scrutin à l’issue du premier tour avec 44,95 %. À l’issue du second tour, le dimanche 26 avril 1992, Alpha Oumar KONARE est élu avec 69,01 % des voix face à Tiéoulé Mamadou Konaté qui récoltera 30,99 % des suffrages exprimés.
Dix ans plus tard, en 2002, alors candidat du parti présidentiel, l’actuel chef file de l’opposition malienne, Soumaïla CISSE est battu au second tour par Amadou Toumani TOURE dit ATT. Ainsi, le dimanche 12 mai 2002, Amadou Toumani TOURE « ATT » a recueilli 68,35 % des suffrages contre 31,65 % pour son adversaire Soumaïla Cissé, alors candidat de l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA, au pouvoir).
En 2013, même scénario : Soumaïla Cissé accède une nouvelle fois au second tour de la présidentielle, mais ne parviendra guère à renverser la vapeur. Il est largement battu à plus de 70 % par l’actuel locateur de Koulouba, Ibrahim Boubacar KEÏTA. Alors, on se demande si Soumaïla CISSE, qui en est à sa troisième tentative, parviendra à remonter cette fois-ci la pente, le 12 août prochain ? En tout cas, selon une imagination populaire, « Il n’y a jamais deux, sans trois ».
Alors, Soumi va-t-il faire l’exception ou encore subir le mauvais sort après deux échecs cuisants (2002 et 2013) ?
Même si au regard des statistiques du scrutin, un renversement de la situation n’est pas impossible, quand on sait que près de 30 % des électeurs qui ont retiré leur carte (au total 73 % des inscrits) ont boudé les urnes le 29 juillet dernier. Donc, au regard de ces statistiques, Soumi et ses affidés ont encore la marge nécessaire pour un exploit possible.
Jusque-là, lui qui avait basé sa campagne sur le fait que les Maliens sont avides du changement et comptait sur ce qu’on appelle « un vote sanction contre le régime » est sérieusement mis en difficulté par ce même régime qui semble plutôt bénéficier davantage de la confiance du peuple. Et cela, au grand dam de l’opposant.
« Pendant la campagne, du nord au sud, de l’est à l’ouest, j’ai fait un constat : il y a un fort désir d’alternance. Mon projet de société a pour but de réparer le Mali abîmé par les années de gestion d’IBK », assurait-il pourtant.
Malheureusement, l’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé, à l’issue du scrutin du dimanche 29 juillet. Pour IBK, cette avance confortable au premier tour sonne comme la voie vers redressement incontournable du pays.
En juin 2017, le président avait dû faire face à une vaste fronde dans les rues de Bamako contre un projet de réforme constitutionnelle qui avait tourné en manifestations hostiles au régime. On réclamait le départ immédiat du président.
« Ces chiffres montrent que les critiques contre le président ont été très exagérées. Le président fait un meilleur score et récolte plus de voix qu’en 2013. On est très confiants maintenant », a confié Mustapha Ben BARKA, secrétaire général de la présidence.

Par Abdoulaye OUATTARA

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