Face aux nouveaux défis dus au terrorisme et à la préservation de l’intégrité territoriale nationale, le Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéïta ne joue pas avec les outils nécessaires. «Pour qu’un État soit considéré, qualifié, il faut qu’il ait un minimum de capacité de se défendre», a-t-il insisté.
Aucun développement d’un Etat n’est possible sans la sécurité et l’intégrité territoriale. Ceci étant, le Président Ibrahim Boubacar Kéïta, lors de son panel « Dialogue des Présidents », est revenu sur la nécessité pour chaque pays d’équiper son armée. C’était lors de la Conférence Internationale sur l’Emergence en Afrique, à Dakar, le 17 janvier dernier.
D’entrée de jeu, IBK est revenu sur la crise qui mine notre pays depuis 2012. Une crise malgré laquelle le Mali évolue. En substance, il a déclaré: «Qui aurait pensé, il y a juste deux ans, que nous en serons là, bien malin aura été celui-là. Bien sûr, nous avions pensé à l’émergence. Nous avions pensé le Prospective Mali 2017. Mais cela avait été perçu à l’époque comme une prétention inconcevable tant les défis qui entouraient le Mali étaient grands. En 2012, nous avons connu ce que nous n’aurions pas dû connaître et cela aurait pu être pire si la réaction de la communauté internationale n’avait pas été vive, réactive».
Le Chef de l’Etat a témoigné sa reconnaissance au fait que le monde entier s’est retrouvé au chevet du Mali, et il a salué la décision de janvier 2013 du Président Hollande d’intervenir. Ce qui a valu la « formidable opération Serval qui a stoppé la prétention saugrenue et agressive de ceux-là qui n’ont pas de valeur et qui auraient pu conduire à l’assujettissement du Mali ».
Et IBK de témoigner : «Cela, conjugué avec la mobilisation de nos frères du Sénégal, je pense encore à ces militaires sénégalais, m’accueillant à Kidal. Quelle émotion fut la mienne ! J’ai fait le constat des conditions dans lesquelles ces braves éléments sénégalais évoluaient. Ils me répondirent : ‘’ Excellence, nous défendrons la Patrie, nous sommes chez nous’’. C’est cela qui a fait qu’aujourd’hui le Mali est présent à un tel forum».
Le Président IBK dit avoir compris aussi que quand le monde s’occupe de vous, vous avez devoir d’honneur et de dignité de vous qualifier non pas parce que nous aurions eu de la compassion pour vous mais parce que vous auriez mérité de l’être.
«La solidarité internationale est autour de nous, active, porteuse mais il nous faut nous qualifier. Quand nous arrivions, nous avions un pays pas tout à fait comme il se doit. Donc, nous avons compris qu’à force de volonté, il est nécessaire de qualifier et requalifier le Mali par la force de la volonté intelligente de ses enfants. Et recréer l’Etat !», a indiqué le Chef de l’Etat malien avant de rappeler son présent vécu : « Quand nous voyons cette image, dans la cour du Gouvernorat de Gao, où des soldats, l’un français, l’autre malien, l’un bien équipé et l’autre avec des sandales et porteur d’un fusil dont je ne sais pas l’âge, cela faisait pitié. J’avoue que j’ai craqué, j’ai pleuré. Je me suis promis que le jour où j’aurais mon mot à dire dans la conduite des affaires de ce pays-là, ma première tâche serait de faire en sorte que le pays ait un outil de décision politique qu’est l’Armée. Pas parce que je suis un belliciste invétéré mais je suis conscient que telle est la donne dans le monde qui est le nôtre».
A en croire le Président IBK, «pour qu’un État soit considéré, qualifié, il faut qu’il ait un minimum de capacité de se défendre », auquel doit s’associer le « souci de développement ».
La défense d’une Nation est aussi l’œuvre de ses fils dont la majeure partie est composée de jeunes, fer de lance. C’est pourquoi Ibrahim Boubacar Kéïta a placé son second mandat sous le signe de la promotion de la jeunesse.
Ainsi, il a rassuré : «Nous ferons en sorte qu’à terme nous ayons de l’emploi pour les jeunes parce que ce mandat que le Peuple malien nous a confié n’a de sens que lorsqu’il est porteur pour la jeunesse du Mali et nous l’avons dit : ce mandat est placé sous le signe de la promotion de la jeunesse dans tous les domaines. D’abord, la formation: tout Etat qui n’aura pas su qualifier sa jeunesse périra. Qu’à Dieu ne plaise ! Et, ensuite, faire en sorte que les équipements de base soient disponibles. Tout cela pour vous dire que nous sommes absolument convaincus que notre dignité, à terme, est au prix d’un effort soutenu de développement et que le temps de tendre la sébile est terminé. Le temps de la dignité est arrivé. Digne, debout et avançons dans le vent!».
Hier, dimanche 20 janvier 2019, le Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéïta a, dans le cadre de la commémoration du 59 anniversaire de la fête de l’armée, doté les défenseurs de la chère Patrie des logements sociaux.
Cyril ADOHOUN
Source: L’Observatoire