Suite aux violentes attaques perpétrées contre les positions de l’armée malienne dans le nord du Mali, le président de la République, chef de l’Etat s’est exprimé sur la question. Pour IBK, la guerre contre le terrorisme est en cours. C’est pourquoi, il demande au gouvernement d’être plus vigilant et sur l’offensive à travers des actions d’anticipation.
Le président Ibrahim Boubacar Keïta dit ne pas être un oiseau de mauvaise augure mais que le Mali est en guerre : « Je l’ai dis, nous sommes en guerre. Ça veut dire que ce qui s’est passé à Boulkessi pourrait malheureusement survenir encore. J’attends aujourd’hui du Gouvernement d’être vigilant, d’anticiper. » Pour IBK, la lutte contre le terrorisme est la plus grande priorité du Mali : « Est-ce que l’on peut penser sérieusement et honnêtement que nous avons d’autres urgences aujourd’hui que celles-là? Mais dans une guerre asymétrique à souhait, un auteur, j’aime bien le citer, Jean Paul Marie, a dit que c’est une guerre d’Antéchrist, une guerre d’avant le Prophète, où la mort la plus accidentelle n’est pas due à un fait de combat héroïque comme ce fût le cas de la guerre de Troie, ou les autres guerres où les héros……Maintenant nous avons à faire à un moment de règne de l’obscur, où la mort est devenue l’objectif , la mort est recherchée , la mort est le but. A partir de cela, nos moyens deviennent limités. Nous avons à faire à des gens qui n’ont pas nos valeurs. Quand quelqu’un s’insinue à nous dans notre village, se mêle à nous, on nous sait, et sort pour revenir nous poignarder, ce n’est pas évident. »
Selon le locataire de Koulouba, Boulkessi était l’un de nos points les mieux protégés. Cela, en raison de la fragilité du secteur et de la récurrence des attaques que le camp avait subies, le dispositif avait été renforcé singulièrement. Et cela avait été un engagement réel et exécuté. Quand les gens arrivent maintenant dans les opérations complexes, avec l’armement qu’ils ont acquis ailleurs, généralement des armes lourdes, à viser ce camp là, à le pilonner, on peut penser, on peut comprendre l’émoi que ça peut soulever au niveau des jeunes militaires, et l’effroi. IBK de dire que le Mali en tirera toutes les conséquences.
Selon IBK, ils renforceront ce qui doit être renforcé mais que nul ne pense que nos éléments n’ont pas été braves. Ils ont été braves jusqu’à la témérité. Beaucoup sont morts les armes à la main. Et IBK de dire que : « Je crois qu’aujourd’hui nous avons affaire à quelque chose qui est encore l’une des conséquences de cette affaire de la Libye dont nous ne cesserons de dire qu’elle a été pour nous l’ouverture de la boîte de Pandore. Cette Libye, dont le sud est devenue un marché à ciel ouvert, dont les armes de tous calibres qui s’exposent à tout sauf Galea, et aussi en dépit du nombre de victimes et du choc que cette affaire a causé à nos opinions nationales ce n’est pas aussi quelque part un fait de gloire. Je crois que tout ce que nous avons aussi dans le pipeline, que ça soit au plan national, au plan du G5 Sahel sous régional, au plan de Barkane, va prospérer Inch’Allah.
Pour le chef de l’Etat, notre nation, aujourd’hui, plus que jamais, a besoin de solidarité, a besoin de se resserrer, n’a pas besoin d’élucubration des nostalgiques du putsch. Et de dire en fin qu’ « aucun putsch ne prévaudra au Mali, qu’on se le dise ». Et que cela n’est pas du tout à l’ordre du jour et « nous ne saurons nous inquiéter ». Mais, il a tenu à dire combien cela est absolument ignominieux, indécent dans les temps où nous sommes.
André Traoré
Soleil Hebdo