Depuis des années, l’image du Mali, ce havre de paix, berceau de la tranquillité et de la quiétude est devenue un lointain souvenir. A sa place, il y a celle d’un autre Mali, en proie à une insécurité multiforme et surtout généralisée : Extrémisme, terrorisme, banditisme, séparatisme… toutes les localités de ce vaste pays sont concernées avec comme conséquence, les populations terrorisées et meurtries devant l’inertie des autorités. Des exemples foisonnent et le cas le plus récent est celui qui se passe dans la forêt de Yanfolila.
Malgré l’étendue du territoire national, l’insécurité ne devrait pas primer dans notre pays si les autorités en charge de ce domaine sensible prenaient au sérieux les alertes et autres menaces. Malheureusement, cela est loin d’être le cas. Après chaque attaque, agression ou vol, les mêmes autorités reprennent les mêmes refrains. La collaboration des populations pour juguler l’insécurité. Existe-t-il une meilleure forme de collaboration que l’alerte donnée par le chef des chasseurs de Yanfolila aux autorités sécuritaires du cercle de Bougouni via le chef des chasseurs de Bougouni ? En effet, dans sa missive en date du 23 juin 2020, largement relayée par les réseaux sociaux et la presse nationale, l’expéditeur signalait avec certitude l’existence dans la forêt de Koloni, précisément à Konkoliba et Krékételo à Yanfolila, d’un groupe de personnes armées. Depuis la publication de cette lettre, les populations riveraines ne sont plus sereines.
La balle est désormais dans le camp des autorités pour rassurer les populations à travers un renforcement du dispositif sécuritaire et même en initiant une opération de ratissage dans la forêt concernée afin de mettre hors d’état de nuire ces individus malintentionnés. Ne dit-on pas que la meilleure façon de se défendre est d’attaquer ? Les interventions de nos forces de défense et de sécurité qualifiées souvent de médecin après la mort doivent changer de cap.
Oumar Baba TRAORE
Source : L’Analyste