Face à la flambée des prix des denrées, les ménagères cherchent une ultime bouffée d’oxygène auprès de leurs époux à qui elles demandent un effort supplémentaire
Les prix des légumes frais ont flambé depuis quelques semaines. Les ménagères se démènent pour arriver à sortir des marmites des plats délicieux et riches en vitamines. Elles y arrivent de moins en moins, peinant à remplir leurs paniers. Le poids du stress psychologique que cette situation fait peser sur elles semble davantage insupportable. Elles invitent les chefs de ménages à revoir à la hausse le montant quotidien de la popote pour éviter une dégradation continue de la qualité des mets.
Pour préparer une bonne sauce acceptée de tous, la ménagère doit avoir suffisamment d’argent pour acheter tout ce dont elle a besoin, justifie Nana Traoré. Rencontrée au marché de Djicoroni-Para communément appelé «Sugu Djan», en Commune IV du District, la trentenaire venait d’acheter des condiments pour son repas de midi. «Avant, mon mari donnait 2.000 Fcfa comme prix de condiments. Aujourd’hui, cette somme suffit à peine pour acheter de la viande ou du poisson, dont le kg s’élève respectivement à 3.000 et 2.000 Fcfa. Mon mari doit augmenter les frais de condiments», sollicite cette jeune ménagère.
Comme argument, celle qui vit dans une famille élargie reconnaît faire des gymnastiques pour compléter l’argent de la popote. Elle assure dépenser souvent jusqu’à 3.500 Fcfa, soit un supplément de 1.500 Fcfa, chaque matin pour compléter les frais de condiments. Elle arrive à y faire face grâce à la vente de cartons de savon. Une activité génératrice de revenus qu’elle mène au niveau de son quartier. Visiblement à court de moyens financiers, la ménagère Nana supplie les chefs de ménage pour renforcer, ne serait-ce qu’un peu, les prix de condiments car, dit-elle, tout est cher aujourd’hui sur les marchés de Bamako.