Dans la vie d’une nation, il y a des cadres qui consacrent toute leur vie à la construction nationale. L’intérêt personnel n’est pas dans leur affaire, on les appelle, les patriotes. Le patron du mouvement olympique de notre pays fait partie de ce cercle restreint dans notre pays.
Très constant dans tout ce qu’il fait, Habib Sissoko nous disait il y a plus de 20 ans dans son bureau au stade Mamadou Konaté « Tant qu’il n’y a de la stabilité dans notre sport, nous n’irons nulle part ». Une fronde s’était levée à l’époque contre le bureau de la fédération malienne de football dirigé par Tidiani Median Niambélé. Plus de 20 ans après, le Président Habib Sissoko reste sur la même position, la stabilité est le socle du développement du sport.
A son arrivée à la tête du mouvement olympique, il a fait en sorte que les textes soient cohérents, c’est-à-dire, plus jamais on ne peut être président d’une fédération et occuper le fauteuil du Comité National et Olympique. Il quitta lui-même alors, à la tête de la Fédération Malienne de Judo dont il a contribué à l’émergence. Dès sa prise de fonction, Habib Sissoko s’est assigné comme tâche de faire loger dignement le comité qui occupait des locaux en dessous de son rang. Les bureaux du Comité Olympique sont donc passés de 3 trois pièces (président, secrétaire administratif et trésorier général) à l’actuel siège. La bataille pour l’acquisition de ce siège fut rude pour le patron du CNOS mais qui n’abdique pas, le CNOS a eu enfin un siège digne de ce nom, représentatif du Comité National Olympique et Sportif. La prochaine étape pour le désormais ex président de la fédération nationale de judo a été, de faire participer pour la première fois l’équipe nationale de football du Mali aux Jeux Olympiques. Le pari est gagné, avec une très bonne préparation, notre équipe nationale a dignement représenté le Mali avec des joueurs clés comme Momo Sissoko et s’est classée 5ème. Après le football, Habib Sissoko s’est tourné vers la balle au panier. Il fera en sorte aussi que le basketball soit présent en 2008 avec une participation honorable avec Hamane Niang comme président de la FMBB.
Si le programme de la Solidarité Olympique avait été toujours exécuté au Mali, c’est sous Habib Sissoko qu’il y’a eu plus de transparence et de profit dans son exécution avec quelques projets clefs dont la formation et l’aide aux fédérations en manque de moyens. Le tout nouveau Président du Comité National Olympique et Sportif était conscient qu’il fallait aider les fédérations avec l’inexistence de sponsors. Il fallait donc faire recours à la Solidarité Olympique mais dans la plus grande transparence qui a toujours été son maitre mot. De 2000 à 2004, il y a eu 20 projets exécutés sur 21. Seuls les jeux divers ne l’ont été. Quel engagement de la part d’Habib Sissoko et son équipe ! Le seul objectif était l’épanouissement du sport malien dans toutes ses composantes. Pendant tout ce temps, les statuts du Mali n’étaient reconnus par le CIO. L’équipe Habib Sissoko lors de son second mandat, a travaillé pour cela et notre statut a été reconnu par le CIO pour le bien être de notre mouvement olympique. Les résultats sont palpables à telle enseigne que des jaloux voient le jour dans les pays voisins et mêmes de l’Afrique centrale et Australe.
Habib Sissoko depuis son arrivée à la tête du Comité National Olympique et Sportif s’est toujours personnellement investit pour éteindre les foyers de tensions dans les différentes fédérations. Il en a fait, sa priorité. On ne peut jamais faire cinq mandats à la tête d’une structure lorsqu’on n’est pas transparent, lorsqu’on n’est pas honnête et ouvert. Habib Sissoko est un rassembleur qui a tout donné pour le sport malien, qui s’est passé des primes et autres avantages de son travail pour se mettre aux services exclusifs du sport malien. N’est-ce pas là un acte patriotique ? C’est pourquoi lorsqu’il a souhaité ne pas briguer un autre mandat l’année dernière lors de l’Assemblée Générale Elective, les fédérations nationales ont vu juste, le trou que ce départ allait créer dans notre sport, le vide que cela allait créer. Il a donc été supplié par toutes les fédérations de faire un autre mandat. A cause de son dévouement et de son engagement sans faille, le monde sportif malien et même international craint fortement l’après Habib Sissoko. C’est pourquoi beaucoup d’observateurs se demandent si le patron du mouvement Olympique prépare quelqu’un pour sa succession afin que le sport malien ne fasse un saut dans l’inconnu après la fin de son mandat. Mais nous restons confiant qu’Habib Sissoko ne laissera jamais le sport malien orphelin même s’il doit se surpasser et faire un mandat de plus car nous sommes sûrs qu’il ne souhaitera pas voir notre sport dans l’agonie après son départ. En tous les cas, Habib est un monument du sport malien et il mérite considération et respect de tous sur le plan national et international. Ces détracteurs doivent savoir que le peuple malien dans son entièreté est et sera toujours avec ce digne fils qui fait la fierté de tout un pays.
Bakara Diallo
Source: L’Analyste