Au moins 12 policiers ont été blessés et 85 manifestants interpellés jeudi à Conakry en marge des manifestations organisées contre la junte par le Front national pour la défense de la constitution (Fndc), a annoncé jeudi soir, le ministère de la Sécurité et de la Protection Civile.
« Le bilan des manifestations du 27 et 28 juillet fait état de 12 blessés parmi les forces de l’ordre tous admis au service de santé des armées, un véhicule de la police incendié par les loubards, 85 personnes interpellées », a annoncé le Colonel Mory Kaba, directeur adjoint des services de communication au ministère de la Sécurité et de la Protection Civile selon le site Africaguinee.com.
Contrairement au bilan fourni par les organisateurs de la manifestation, la police ne fait pas état de cas de morts, ni de blessés par balles.
L’organisateur de ces manifestations, le Mouvement Fndc (Front National pour la Défense de la Constitution), une importante coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile, a déclaré jeudi soir qu’au moins un manifestant a été tué jeudi par la police.
« Le Fndc déplore la mort, cet après-midi à Hamdallaye, d’un citoyen atteint par une balle, plusieurs blessés par balles réelles et de nombreuses arrestations », a précise le mouvement dénonçant « la brutalité » et « les violences » de la junte.
Selon le Colonel Mory Kaba, « les manifestants arrêtés ont été mis à la disposition des OPJ (officiers de police judiciaire) pour être déférés devant les tribunaux.
Ces derniers sont poursuivis pour « trouble à l’ordre public, coups et blessures volontaires sur les agents des forces publiques suivies des destructions de biens ».
Dans le même sillage, le parquet général de la Cour d’appel de Conakry a annoncé dans un communiqué lu à la télévision nationale, jeudi, des poursuites judiciaires contre les organisateurs de la manifestation et les participants.
Selon le communiqué lu par Mohamed Lamine Diallo, avocat général, les organisateurs de ces manifestations « ont appelé et participé à une manifestation illicite ou non autorisée » et « par endroits troublée l’ordre public et causée d’énormes dégâts matériels et humains ».
Cette manifestation, organisée à l’initiative du Front national pour la défense de la Constitution, visait notamment à dénoncer la « gestion unilatérale de la transition » par la junte ainsi que son « refus systématique d’ouvrir un cadre de dialogue crédible » pour définir les termes de la transition.
L’ancien parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) et une autre importante coalition formée de partis, de mouvements et d’associations, l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (Anad), avaient également appelé à se joindre au mouvement de protestation de jeudi.
Source : Anadolu Agency