Il y a deux semaines, la mauvaise gestion de l’hôpital Gabriel Touré avait fait monter la tension des travailleurs. Ceux-ci dénoncent sempiternellement les conditions d’accueil des patients, le manque d’équipement, le report successif des opérations chirurgicales, le retard dans le paiement des ristournes et primes…
Au moment où démarrela semaine nationale de lutte contre la corruption et la délinquance financière dans tout le pays, le personnel de l’hôpital Gabriel Touré sort de ses gongs pour dénoncer ce qu’il qualifie de délinquance financière de la part de la direction. En cause : retard dans le paiement des salaires, des ristournes, des allocations et dans l’apurement et donc la rupture des droits des travailleurs au niveau de l’AMO, des suites de la mauvaise gestion de la part des 30% des recettes destinée à cette fin, retard desix mois dans les émoluments dus à la police en charge du maintien de l’ordre et de la sécurité des lieux, etc. ; bref, tout ce chamboulement des finances de l’hôpital Gabriel Touré, explique etjustifie la reconduction de sit-in des travailleurs du CHU.
Car aux anciennes revendications sont venus s’ajouter le non-paiement du mois dernier du personnel et la rupture du droit des travailleurs au niveau de l’AMO. Ces points ont donc fait l’objet d’un sit-in de dénonciation, organisé par le comité syndical ce jeudi 13 décembre 2018 au sein du centre hospitalier universitaire. Cette gestion chaotique décriée insupportele personnel et même les patients, selon les animateurs du sit-in. Lors du sit-in, M. Djimé Kanté, 1er adjoint au secrétaire général du comité syndical du centre hospitalier universitaire (CHU) Gabriel Touré, également porte-parole du syndicat, a révélé que les 30% des recettes des travailleurs de l’hôpital sont divisés entre les ristournes et le fond social de l’hôpital. C’est la répartition deces 30% des recettes qui pose problème. Djimé Kantéexplique que les travailleurs accusent aujourd’hui un retard dans le paiement de ces ristournes et primes ainsi que des salaires du mois dernier. Par ailleurs, il faut y ajouter la clôture des droits des travailleurs au niveau de l’AMO, car la part des 30% des recettes,censée être reversée à l’AMO pour assurer les travailleurs, est hypothéquée par la direction de l’hôpital. De même, déplore-t-on au CHU Gabriel Touré, le compte bancaire du fond social des travailleurs est vide, sans aucun sou vaillant.
Dans le même registre des difficultés financières, il est ressort que les policiers, censés monter la garde et sécuriser l’hôpital, accusent six mois de retard detraitements non payés.
Le comité syndical entend continuer le sit-in jusqu’à satisfaction de leurs revendications et pour ce faire, menace même d’envisager une grève dans les jours à venir.
Lors que nous mettions cet article sous presse, une source nous a fait savoir que certains travailleurs commencent à percevoir leur salaire du mois dernier, signe que les choses commenceraient à bouger au CHU Gabriel Touré.
Nous y reviendrons.
SABA BALLO
Source: info-matin