Très en colères, des dizaines d’agents d’Ozone Mali ont envahi, hier mercredi, la Cour de la Mairie centrale. Ils avaient à leur tête, le Secrétaire général de leur syndicat, Abdramane SANOGO.
« Nous sommes venus ici à la rencontre du maire Adama SANGARE afin de lui exposer nos problèmes. Aussi, lui sollicité d’être notre porte-parole auprès de qui de droit pour trouver une solution à nos difficultés », a expliqué le syndicaliste.
Le maire Adama SANGARE, étant en déplacement, la délégation des travailleurs de Ozone Mali a été reçue par le Secrétaire général de la mairie et le responsable des ressources humaines. Au cours de cette rencontre, Abdramane SANOGO a fait le point de leurs difficultés au nombre desquelles le non-paiement des salaires des agents.
« Nous n’avons pas de salaire, depuis deux mois. On n’est pas payé », a nous déploré M. SANOGO très furieux.
Pire encore, a-t-il ajouté, la direction de Ozone-Mali est en train de licencier, de façon abusive, des travailleurs.
« Un simple retard équivaut à un licenciement. Il y a aujourd’hui, près de 40 personnes qui ont été injustement renvoyées du travail. C’est une situation qui nous inquiète et que nous ne tolérons pas », a déclaré le responsable syndical, tout en commentant que c’est une manière pour Ozone de se débarrasser des travailleurs.
« C’est pour avoir nos salaires et de dire non à la direction pour ses licenciements abusifs que nous allons entamer une cessation de travail. La grève se poursuivra jusqu’à la satisfaction entière de nos doléances », a-t-il prévenu. Selon lui, ces faits sont inadmissibles comme le soutient un agent O. D.
Agent depuis deux ans, O. D souligne avec amertume que le travail de Ozone devient, au fur à mesure, inhumain.
« Tu es payé quand ils veulent. Tu es licencié à tout moment sans aucun avertissement et sans motif valable. C’est regrettable, mais c’est ce que nous vivons avec Ozone. Or, nous sommes des responsables de famille », affirme notre interlocuteur, témoignant aussi des cas d’agents qui ont été remerciés suite à des accidents de travail « sans aucun droit ».
Au-delà de ces aspects, il a soutenu qu’il leur manque aussi d’outils de travail.
« On n’a plus de gants. On n’a pas de balais. Souvent, on est obligé d’acheter des gants pour nous protéger », a déclaré O.D.
Sur ces problèmes, nous avons attendu en vain l’appel du directeur général de Ozone Mali qui avait promis de nous rappeler suite à notre coup de fil. Au même moment, l’on apprend qu’il devra animer une conférence de presse demain vendredi.
Par ailleurs, sans se prononcer sur les motifs de la grève, des sources à la Direction générale d’Ozone Mali, avancent des difficultés financières pour justifier la situation. Selon nos sources, la société Ozone Mali, depuis des mois, ne fait pas de rentrées financières. À ce jour, la société réclame 20 milliards de FCFA de factures impayées à l’État, à travers la Mairie du District de Bamako.
Par Sikou BAH
INFO-MATIN