Depuis le lancement de la grève dans les structures de la santé, la population, spécifiquement les femmes enceintes et les enfants manquent de soins adéquats, notamment la vaccination. Ce qui est un droit reconnu par la Constitution malienne et par l’Organisation mondiale de la santé.
Le Centre de santé de référence de Sogoniko est un lieu de référence pour les Centres de santé communautaire (Cscom) de la Commune VI du district de Bamako. Hier dans la matinée, il était totalement vide et cela depuis le début de la grève des agents de la santé.
Seuls les cas d’urgence sont pris en charge. Il s’agit surtout de l’accouchement, les accidentés de la route et les personnes gravement malades.
La prise en charge maximum pour les accouchements est réduite à 24 h. Aussi, les enfants ne reçoivent plus de vaccins dans les Centres de santé communautaire, selon un agent de la santé trouvé sur place. Même le traitement de la tuberculose est aussi arrêté.
Ce sont les médecins, les infirmiers de garde et quelques membres de l’administration qui sont présents au Csref pour assurer le service minimum. Cependant, les femmes enceintes et leurs accompagnateurs occupent la grande cour habituellement bondée de monde. Elles n’hésitent pas à exprimer leur mécontentement à l’endroit de l’Etat aussi bien qu’aux agents de santé.
Même les vigiles dans les parkings sont désolés de la triste situation que vit le pays. Eux aussi connaissent une « sècheresse » au niveau de leurs économies. L’affluence n’étant pas au rendez-vous avec la grève.
Le citoyen lambda se pose la question quant est que la grève va prendre fin ? Trop, c’est trop. Il souffre déjà avec cette canicule insupportable, s’il faut encore rajouter la grève des agents de la santé, la situation devient intenable.
Au Centre de santé de référence de Kalaban-Coro, la situation est pareille. En cette période de grève, les vaccins vat, bcg, et le vaccin contre la poliomyélite, entre autres, ne sont pas disponibles à la maternité.
La plupart des femmes enceintes qui sont venues pour la consultation prénatale (CPN), sont éconduites par les sages-femmes. Ces infirmières et sages-femmes recommandent à ces patientes d’attendre la fin de la grève, mais, le Dr Diallo de la maternité de la Commune consulte quelques enfants et femmes enceintes dont l’état est grave.
Lors de l’accouchement, deux femmes ont été opérées. La première patiente S C raconte : « Je suis venue à maintes reprises au Centre de santé pour ma CPN sans succès. Le jour de mon accouchement, je pensais que j’allais perdre ma vie. Je n’ai pas été consultée normalement au cours de ma grossesse, à cause de la grève. Présentement, ma santé s’améliore et je rends grâce a Dieu, mon enfant va bien pour le moment. Mais, j’ignore s’il a été vacciné, car mon enfant et moi n’étions pas dans la même salle ».
Une autre maman, Aicha se nomme-t-elle, ne faisait que pleurer pour son enfant malade.
Son enfant avait le corps chaud. La sage-femme, par compassion, a consulté son enfant.
Aicha invite le gouvernement à prendre des mesures pour accepter les revendications des médecins.
Pour le Dr Diarra «, ‘ le gouvernement doit analyser cette situation ». Le fait de rejeter les patients n’est pas de notre faute, dit-il. « Nous lutterons jusqu’à l’amélioration de notre condition de vie et du travail », indique-t-il.
Jacques Coulibaly
Korotoumou Diabaté
Source: lesechos