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Grève des magistrats : Le SYLIMA s’explique

Depuis lundi 09 janvier 2017, les syndicats, Libre de la magistrature du Mali (SYLIMA) et Autonome de la Magistrature du Mali (SAM) observent une grève de sept jours ouvrables, paralysant ainsi, les activités judiciaires dans  les Cours et Tribunaux sur toute l’étendue du territoire national. Ces longues journées pour certains citoyens, s’étendront jusqu’au 17 janvier, si les autorités compétentes ne réagissent pas. Pour éclairer la lanterne des médias sur les raisons qui motivent cette action des magistrats de la république, le SYLIMA a organisé hier mardi une conférence de presse à son siège à l’ACI 2000. La conférence était animée par  Siaka Sirama Coulibaly, président du SYLIMA, à ses côtés, le secrétaire adjoint à l’organisation, Hamady Tamega, Mady Macky Sall, juge au Tribunal de commerce, Amada Michel Diassana et Hamidou Dao, JPCE de Diéma.

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D’entrée de jeu, le président du syndicat libre de la magistrature, a fait savoir que l’objectif de cette conférence est d’expliquer aux hommes de médias, les raisons qui ont poussé les deux syndicats de la magistrature à décréter cette grève, qui est entrée en vigueur depuis lundi 09 janvier et qui s’étendra qu’au 17janvier. A ses dires, cette grève surprendra bon nombre de Maliens, croyant que les agents de la justice (les magistrats), sont les enfants gâtés, les « chouchous » de la République, qui ne manque de rien.  Siaka S Coulibaly a ajouté que dans le contexte actuel du pays, une grève des magistrats au Mali est plus normale et constitue une nécessité pour le bonheur de la juridiction en faveur du peuple. Parce qu’il estime, que les conditions actuelles des magistrats, ne leur permettent pas de bien exercer le travail, ce qui profite à la corruption. «  Si nous prenons le cas du crédit de fonctionnement du magistrat, l’Etat paye seulement au magistrat, 25 000F CFA par trimestre. D’autres agents qui semblent être des subordonnés de certains de ces magistrats gagnent beaucoup plus que cela. Aujourd’hui au Mali, les plus nantis envoient leurs enfants à l’étranger pour étudier, ils envoient également leurs malades, pour les soins de traitement en cas de maladie grave. Et les plus pauvres, sont dépourvus des moyens adéquats pouvant leur permettre de se prendre en charge et ils restent ainsi des esclaves de la corruption » décrypte le président Siaka Coulibaly. Avant d’ajouter que la lutte contre cette corruption pouvait permettre l’amélioration du plateau technique pour tous les citoyens et des écoles performantes aussi pour tous les fils du pays. A l’en croire, seule l’amélioration des conditions de vie des magistrats peut amorcer ce changement. «  Nous voulons exercer notre métier, la tête haute et avec toute la dignité » a indiqué le président du SYLIMA.

S’agissant du cahier de  doléances, il dira que le SYLIMA, avait au total, 27 points et 33 points pour le SAM. A ses dires, après les négociations avec la commission de conciliation, les deux groupements ont retenu en commun six points de revendications qui restent encore sur la table du ministre de la Justice, des Droits de l’Homme et Garde des Sceaux. Pour lui, depuis 2014, les syndicats ont démarchés tous les  ministres qui se sont succédés à la tête du département de la justice, à savoir Mohamed Aly Bathily à Mamadou Ismaël Konaté, en passant bien sur par Mahamadou Diarra et Mme Sanogo Aminata Mallé.

Aux dires de Siaka Sirama Coulibaly, la volonté manifeste du gouvernement de fuir sa responsabilité est aujourd’hui monnaie courante, dans tous les secteurs. Les Six (6) points ayant fait l’objet d’accord entre les parties, suite à au préavis de grève du 11 Juillet 2016, n’ont jusqu’à ce jour pas connu de début d’exécution ; le rapport, issu du dialogue national institué par le gouvernement lui-même, a été purement et simplement classé de façon unilatérale pour des raisons non portées à la connaissance des Magistrats. Nous voulons que nos conditions de travail s’améliorent pour que notre justice soit véritable un pouvoir indépendant.

A cela dit-il,  s’ajoute « la loi sur la Cour Suprême, aussitôt promulguée après son adoption pour être d’application immédiate, est elle aussi en souffrance par négligence du gouvernement, faute de textes d’application sans oublier les directives et instructions du Président de la République concernant l’alignement des magistrats de la Cour Suprême sur les membres des institutions comparables d’une part, et d’autre part, des correctifs à apporter au décret N 0837/ P-RM du 10 novembre 2014 fixant les taux de certaines primes et indemnités allouées aux fonctionnaires et agents de l’Etat, en vue de la prise en compte des acteurs de la justice. Toutes choses qui sont restées sans effet en raison d’une fin de non-recevoir opposée par le gouvernement.

Mieux, les membres de la Cour d’Assises de Bamako en transport à Sikasso se sont vus refusés le bénéfice du décret N 0001/P-RM du 15 janvier 2016 fixant les conditions et les modalités d’octroi de l’indemnité de déplacement et de mission au moment où les syndicats demeurent toujours écarté du CESC en dépit d’une décision de justice définitive et exécutoire ».

C’est pourquoi, dira le président du SYLIMA, après été suffisamment patients, les syndicats des magistrats sont  en droit de faire recours par les moyens légaux qui leur  sont reconnus, à savoir le droit à la protestation et à la grève.

Dramane Siaka

Source : L’ Aube d’Afrique

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