La Quinzaine de l’environnement qui prend fin aujourd’hui, reste une tribune permettant aux structures (publiques, privées et autres) de se mettre en évidence. Dans cette optique, des responsables de l’Agence nationale de la Grande muraille verte (ANGMV) ont présenté à la presse leur structure, ses missions, résultats et les défis à relever. C’était hier, à la faveur d’une conférence-débat sur l’initiative panafricaine de la Grande muraille verte.
La Grande muraille verte a été créée, selon son directeur Toumany Diallo, à l’initiative de 11 pays du Sahel. Objectif : faire face aux grands défis de la désertification du Sahara vers le Sud et dans le Sahel. Conçue en 2005, l’initiative a été lancée officiellement en 2007 dans le cadre de la gestion durable des ressources naturelles rares et précieuses, telles que l’eau et les terres arables devenues essentielles pour la stabilité et la résilience au Sahel.
Dans sa présentation, Toumany Diallo a expliqué que ANGMV vise, d’ici l’horizon 2025, le développement des communautés locales à travers une approche novatrice et inclusive. Celle-ci consiste à mettre en synergie les actions de lutte contre la désertification, le changements climatique, mais aussi de conservation de la diversité biologique et l’amélioration des systèmes de production agro-sylvo-pastoraux.
Sa finalité est de reverdir le Mali, contribuer durablement à la sécurité alimentaire et à la résilience des populations et du cheptel. Il s’agit en clair d’améliorer les moyens de subsistance des communautés locales de la zone sahélo-saharienne à travers une gestion saine de la biodiversité, la valorisation des ressources naturelles existantes, la lutte contre la désertification et la pauvreté
D’après Danna Maïga de l’ANGVM, cette structure dispose de cinq axes stratégiques. Le premier concerne le renforcement des capacités institutionnelles, techniques et financières des acteurs pour faire face à l’impact du changement climatique sur la biodiversité.
Le deuxième est relatif à la gestion des connaissances, la capitalisation et la diffusion des expériences y compris la recherche d’accompagnement et la communication.
Le troisième axe se rapporte au développement des actions de protection, de réhabilitation et d’exploitation des terres suivant les priorités nationales et conformément aux conventions internationales en matière d’environnement.
Les quatrième et cinquième portent respectivement sur le développement d’activités d’accompagnement/investissement (crédits, subventions, promotion des activités génératrices de revenus AGR et la coordination, le suivi/évaluation et la gestion du programme de la Grande muraille verte.
L’Agence a contribué à l’augmentation des revenus des femmes (100.000 Fcaf/an/femme), à la sécurité alimentaire améliorée grâce aux produits maraîchers et à l’adaptation au changements climatique, a rappelé Danna Maïga.
L’initiative a également contribué à l’amélioration des conditions d’études des enfants, à la diminution de l’exode, de la migration des jeunes. Les femmes ont été fortement impliquées dans sa mise en œuvre. À cet effet, 836 femmes ont eu accès à 38,25 ha. Elle a également réduit la pénibilité de l’exhaure d’eau chez les femmes maraichères.
Malgré ces résultats, l’Agence reste confrontée à certains défis comme la faible mobilisation et organisation des acteurs autour de la Grande muraille verte au Mali, l’implication du secteur privé dans le financement, l’organisation au Mali de la conférence tournante des chefs d’État des pays membres de la GMV. À ces challenges s’ajoutent le déficit en personnel qualifié, la faible capacité technique et organisationnelle des acteurs de mise en œuvre de la GMV et l’insuffisance en matériels et équipements.
Pour relever ces défis et atteindre les objectifs assignés à l’Agence, Toumany Diallo a sollicité l’accompagnement et l’implication de tous les acteurs de l’environnement, notamment les médias pour faire connaître sa structure.
Anne-Marie KEITA