Cette année l’organisation du pèlerinage aux lieux saints de l’islam en Arabie Saoudite a provoqué la polémique de la part des agences privées de voyage qui se disaient lésées, laissées pour compte, pour tout dire marginalisées par le ministre Tierno Hass Diallo. Pourtant, avançait Fatim Kouyaté, aucune agence privée ne doit rien aux Saoudiens dans le pays d’accueil . Mais si l’on sait qu’il ya 4 regroupements d’agences privées, elle ne peut donc parler au nom de tout le monde. Elle ne représente que l’AMAVT dont elle est la première responsable. En réalité le pèlerinage était pris en otage par des agences privées de toute nature, dont 300 sont agrées et seulement 10 impliquées, une occasion de faire du « blé », qu’importe l’image du pays et le sort des pèlerins. D’où cette année, après l’accident de la Mecque et le drame de Mina le cahier des charges qui leur sont imposé.
Leur ministère de tutelle est le ministère de la culture et non celui du culte. Mme Fatim Kouyaté, comme beaucoup d’autres directeurs d’agences de voyages, sous-traite les pèlerins. Elle se croit au bon temps de l’AMATHO quand son mari était directeur général-adjoint. Alors que les agences de voyages étaient liées à cette structure . Ils ont voulu faire une affaire lucrative du pèlerinage à travers les quotas qu’ils revendaient comme du petit pain. Alors que le pèlerinage des Maliens aux lieux saints de l’islam n’a jamais été conçu comme un business par l’Etat malien et le gouvernement .
Quand on donnait un quota à un organisateur privé de pèlerinage, il gagnait sa part d’emblée. Maintenant que ce quota est réparti entre plus de 300 agences, c’est une autre paire de manches.
Ce qui explique sans doute la levée de bouclier en ce qui concerne la répartition du quota du pèlerinage 2016, pour indexer le ministre Tierno H. Diallo. Ainsi, les membres de la Commission d’organisation du pèlerinage de la filière privée ont organisé le jeudi 16 juin 2016, dans la salle de conférence du Haut conseil islamique une conférence de presse. Pour informer les hommes de média et l’opinion publique sur l’état des préparatifs du pèlerinage musulman édition 2016 et aussi la répartition « scandaleuse » selon leurs termes du quota en défaveur de la filière privée par le ministre des Affaires religieuses et du culte, Thierno H. Diallo.
Cette conférence était animée à dessein par la Présidente de la Commission d’organisation du pèlerinage de la filière privée, l’inévitable Mme Cissé Fatoumata Kouyaté, présidente de l’AMAVET, qui a de tout temps fait son beurre dans l’affaire; Ahmadou Camara et Amadou Maïga tous membres.
D’entrée de jeux, la Présidente Mme Cissé a évoqué que lors des journées de réflexions sur le pèlerinage sur les lieux saints de l’islam tenu les 09 et 10 février passé, ont permis essentiellement de discuter de la relecture du cahier des charges devant délimiter les conditions à remplir par les organisateurs privés du Hadj que sont les agences de voyages. Après quelques jours, dit-elle, une délégation s’est rendue du 16 au 25 février à Arabie Saoudite sous la conduite de ministre de la tutelle. « La restitution de la mission à permis de comprendre que les autorités saoudiennes ont alloué un quota de 9 000 pèlerins, obligé chaque organisateurs à ouvrir un compte bancaire en Arabie saoudite, à faire transporter ses pèlerins par un transporteur saoudien ou une compagnie régulière desservant l’Arabie Saoudite » a expliqué Mme Cissé.
Selon elle, l’ouverture du compte du Mali a posé problème compte tenu des créances dues par l’État du Mali à des prestataires saoudiens, notamment les agences unies. Dans l’affaire de 2000 pèlerins supplémentaires accordés à l’Etat malien l’année passée, les autorités saoudiennes réclament les reliquats. « Les agences de voyages que l’on a pointé du doigt, sont à l’aise d’affirmer qu’aucune agence de voyage ne doit un centime à aucun prestataire saoudien. Peut-être à l’État malien » a-t-elle précisé. Et d’ajouter qu’ils ont versé des droits sur un compte indiqué par l’administration du Hadj et qu’ils seront heureux de montrer les bordereaux de paiement du quota supplémentaire.
Amadou Maiga a mis l’accent sur l’avènement du Passeport biométrique. Pour lui, en ce qui concerne ce nouveau document sécurisé, il faut les dispositifs et des mesures idoines pour que les pèlerins qui sont souvent au fond du pays puissent avoir à ce document sans les tracasseries. Concernant la répartition des stickers délégués, l’intervenant, a fait savoir que ce sésame indispensable à la circulation des encadreurs de pèlerins est laissé à la disposition de la toute puissante administration qui gère à sa convenance. Selon ses explications, un bon pèlerinage est indispensablement conditionné au guide de ces stickers délégués.
Pour Ahmadou Camara, avant l’arrivée du Ministère des Affaires religieuses et du culte aux affaires, la répartition du quota de la filière privée n’avait jamais été l’affaire d’aucune administration. « Mais maintenant, nous sommes confrontés à l’intrusion partisane du ministère de la tutelle dans cette question » a-t-il dit.
Selon les conférenciers, le ministre Tierno H. Diallo s’est donné tout pouvoir de supprimer les agences de voyages. A leurs dires, le ministre a donné le quota élevé à ses proches et alliés, pourtant ils ne méritent pas le nombre de quota conféré à eux selon le contenu de cahier de chargé, élaboré par les agences de la filière privée en 2013. A les croire, auparavant, plusieurs départements étaient impliqués à l’organisation du Hadj, mais force est aujourd’hui de constater que le ministre Diallo les a écartés et qu’il est en train de faire de ce secteur un fonds de commerce.
Pour preuve, diront-ils, le ministre a éjecté le directeur de la Maison d’hadj et son ancien chef de cabinet de leur fauteuil, parce que n’ils étaient pas d’accord avec sa nouvelle stratégie. « Certaines grandes agences partaient avec 500 pèlerins, dans la répartition de cette année le ministre leur a donné 120 pèlerins. Ce sont des agences qui payent des impôts et ont des agents et employés. Par contre, il y a certaines agences nouvellement créées, n’ayant en principe pas droit d’avoir plus de 25 pèlerins, mais à qui mais le ministre a donné de 300 à 400 pèlerins. En réalité, le ministre au lieu de travailler convenablement avec l’ensemble des agences, a l’intention d’en supprimer au profit de ses agences » ont-t-ils soutenu. Avant d’indiquer qu’avec 2 750 000 F cfa le frais d’Hadj de cette année, eux ils paient les impôts, ils ont des employés, ils paient la cotisation de la Maison d’Hadj 20 000 F CFA par pèlerin, ils paient des vaccinations et pourtant la filière gouvernement sous la direction du ministère n’en paye pas. Donc, c’est loin d’avoir une concurrence loyale. Mais finalement, bon gré, mal gré, tout ce beau monde est rentré dans le canevas tracé, celui d’un pèlerinage 2016 le plus parfaitement organisé possible, dans sa lettre et dans son esprit, un évènement spirituel majeur à la très haute sacralité.
Barou Blé
Source: Prestige News