Chacun pour soi et tous en désordre. L’énoncé reflète presque bien la situation des postures pour 2018. Et cette situation ne déplaît, bien sûr, pas à IBK. Car c’est le désordre et la désunion des prétendants qui feront sa force. S’y ajoute l’apport de ses deux familles distinctes. La première, sa famille biologique a déjà les manettes depuis quatre ans et ne lésine pas sur les moyens et les relations pour ne pas perdre la main. La deuxième, sa famille politique, sauvegarde jalousement sous sa coupole d’importantes circonscriptions électorales. Elle entend faire des prochaines régionales son test grandeur nature des présidentielles de 2018 pour revigorer la mouvance de la majorité présidentielle. Cela, en œuvrant à réparer les tartuferies de coalition avec les partis alliés. Ces partis politiques qui sont animés par des renards disposant toujours d’un empirisme politique approprié pour gagner un scrutin.
En face, le ‘’Mandé massa’’ va en découdre avec deux groupes adverses. Le premier englobe, les résidus de la plateforme ‘’Antè Abana’’. Et le second ressemble à un agrégat de nouveaux ambitieux, animés du désir à faire rééditer sous nos cieux le phénomène Macron. Cependant, la réalité en est qu’aucun de ces deux groupes n’a la physionomie d’un foudre de guerre.
Les restes de la fameuse ‘’Antè Abana’’, naviguent toujours sur les vagues de leur succès dans la bataille du référendum à telle enseigne qu’ils ne se donnent même plus la peine de se doter d’un agenda unique pour 2018. Ce qui d’ailleurs n’est jamais possible, étant donné qu’il s’agit des pontes politiques avec des activistes dans un même bateau. Leurs intérêts divergent et leur posture respective ne s’accommode point pour réussir une visée politique. Ils ont beau faire semblant de cheminer ensemble avec le rêve de faire d’une bouchée IBK en 2018, leur agenda personnel constituera leur principal handicap, surtout avec dans le lot la présence de Ras Bath, un phénix du pouvoir afin d’« intégrer pour disloquer » et dans une certaine mesure du Dr Mariko, qui se fraie toujours un chemin populiste en i manquant d’égard envers tout le monde, opposition comme majorité.
D’un autre côté, on peut retrouver les nouveaux Macron de nos tropiques. Ces quelques technocrates à la trempe d’Emmanuel Macron, moins le charisme, qui veulent arpenter le mont Koulouba avec comme ticket leur CV.
Bien sûr cela augure du changement dans la sphère politico-électorale du Mali, mais pour l’immédiat aucun observateur sérieux ne donne cher la peau de ces ‘’ambitieux’’. Le temps d’une campagne électorale, ils pourront inonder les sites d’informations et les réseaux sociaux de belles analyses stratégiques pour le développement du Mali, mais dans les circonscriptions électorales des fin fonds du pays ils pourront faire sauter les calculettes dans l’addition des 0,5¨% de voix. L’électorat malien est versatile et donne sa voix, pas à partir d’un bon programme, mais du concret, souvent en espèces sonnantes et trébuchantes.
Au-delà de tous ces aspects ce qui est plausible reste le fait que seul l’actuel tenant du pouvoir est sur le terrain de 2018 avec une bonne dose de médiatisation. Et sur ce terrain il n’a rien en face sauf la camera de l’ORTM.
Moustapha Diawara
Par Le Sursaut