Depuis quelques années, nous constatons une forte floraison de regroupements de jeunes qui disent se battre pour la bonne gouvernance. Dans les méthodes de communication, ils dénoncent, réclament et parfois exigent le départ de certains gouvernants pour incompétence notoire.
Leur lutte est noble, les méthodes et le courage qui s’exercent sur le terrain épargnent l’idée d’une jeunesse à la solde de X. ou Y.
Ce combat depuis plus de 4 ans, nous appuyons ces regroupements de jeunes dans la mesure de notre possible. Le journal s’est dit ouvert à tous ceux qui se battent pour la cause du Mali singulièrement la jeunesse. Raison pour laquelle, nous publions sans arrière-pensée toutes les informations sur ces mouvements de jeunes. Qu’ils nous saisissent ou pas, dès que nous sommes au courant de leurs activités, nous partons vers eux afin de les appuyer à travers des articles.
Cela a instauré un climat de confiance car je n’ai jamais hésité à leur dire que ce journal ‘’Le Pays’’ c’est pour la jeunesse ; c’est pour tous ceux-là qui se battent pour la cause du Mali et ont besoin d’assistance des médias.
Notre sincérité a failli être la source de destruction de notre crédibilité. Récemment, un mouvement nous a poignardés dans le dos à cause de quelques billets de banque. J’ai personnellement joué le rôle d’intermédiaire dans une affaire qui me semblait noble. J’ai essayé sur la base des propos et actes posés par les deux parties allant dans le sens du changement de faire comprendre à mes amis jeunes qu’il n’était plus nécessaire d’engager un bras de fer si réellement nous nous battons pour le Mali. Je leur ai avancé un raisonnement clair. Le principe était validé. Une stratégie de communication réfléchie et qui allait être mise en œuvre. Les efforts en termes pécuniaires engagés pour l’organisation de la manifestation, je me suis décarcassé pour leur restituer cela mais en même temps en trouver pour la conférence que j’aillais d’ailleurs animer avec eux afin de faire comprendre à l’opinion nationale et internationale les raisons de l’annulation de la manifestation mais que le mouvement restera sur sa position. Il observera pendant quelques temps pour la simple raison que l’autre partie a déjà entrepris des actions dans le sens du changement, unique motivation du mouvement, et au cas où elle ne les honorerait pas, le mouvement allait continuer avec sa lutte.
A ma grande surprise, le premier responsable du mouvement qui devait me saisir après la mosquée afin de m’indiquer l’heure de la conférence ne le fait pas. Je l’appelle et il changement directement de veste. Le soir c’est lui-même suite à une réunion de bureau de leur mouvement qui m’a appelé en disant : ‘’Yalkoué, nous avons décidé à l’unanimité de surseoir à la manifestation à cause de vous car depuis qu’on s’est connu, c’est la confiance entre nous. Vous avez beaucoup contribué à la visibilité de notre mouvement.’’ Et voilà quelques heures après ce qu’il avance : ‘’Yalkoué notre manifestation est maintenue.’’ Je lui réponds : ‘’ d’accord. ‘’Restituez les sous que je vous ai donnés’’. Le type était d’accord et il m’avait promis de me revenir dans quelques instants. Jusqu’au soir, il ne m’appelle pas. Je le relance, il ne décroche pas. Et quelques minutes après il m’écrit : « Yalkoué, je suis au regret de t’informer qu’on ne remboursera pas les sous. Nous allons alimenter notre caisse avec. Et celui qui t’a chargé de nous approcher a voulu nous corrompre, nous ne sommes pas à vendre ». Dépassé par le contenu du message, je me suis retenu à lui répondre.
Du coup, le mouvement brise cette confiance qui nous liait. J’ai été choqué de lui voir me parler de corruption, un acte que notre journal a banni de ses actions. Nous n’avons jamais accepté la corruption et nous n’encourageons personne aussi à l’accepter. Nous jouons notre rôle de journaliste et notre ligne éditoriale est connue de tous. Personne, je dis bien personne ne peut nous dévier de cette trajectoire quelles qu’en soient les propositions car nous ne sommes contre personne mais un système à combattre pour le salut du Mali. Nous n’avons pas d’ennemis mais sommes contre ceux-là qui asphyxient le Mali.
J’ai été clair avec le premier responsable du mouvement dès le départ qui avait posé des conditions afin d’annuler la manifestation : « Nous arrêtons la manifestation à condition que quatre de nos éléments soient pris à l’INPS ». Ma réponse : « Non, je ne m’aventurerai jamais dans des choses pareilles. » Et voilà c’est ce même monsieur qui refuse non seulement de restituer les sous mais qui me parle de corruption. Aux lecteurs de juger.
Le problème de la jeunesse malienne, ce sont ces genres d’attitudes déplorables. La plus part des mouvements n’ont aucune conviction. Ils se battent pour des intérêts personnels et non pour le Mali. Ils instaurent le doute quant à leur patriotisme et prouvent à suffisance à travers ces actes que les vieux valent mieux que la jeunesse.
Je marche sur la base des principes clairs. Seul le Mali vaut. Ce mouvement a abusé de ma confiance et l’avenir décidera le reste.
Boubacar Yalkoué