Après la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale, les Maliens s’attendaient à un remaniement ministériel pour que leur gouvernement reflète au moins la configuration du Parlement. Mais ils doivent prendre leur mal en patience. Car les ministres se sont soit abrités sous la couverture de l’épouse du chef de l’Etat soit sous la coupole du fils du président de la République pour ne pas être virés de l’équipe gouvernementale. Du coup, IBK se trouve otage des intérêts de sa famille. Et ledit remaniement serait renvoyé aux calendes grecques.
Elu pour sauver la patrie en danger, le président de la République n’a visiblement aucun programme de développement pour satisfaire les besoins urgents d’un peuple qui n’a ménagé aucun effort pour son élection brillante à la tête de l’Etat. Et cela, malgré sa participation ses vingt (20) dernières années au délitement des fondements de l’Etat malien. Tout le contraire de son prédécesseur, ATT qui, malgré, son pilotage à vue des affaires de la cité, avait son PDES (Programme pour le développement économique et social). Même si l’homme ne bénéficie aujourd’hui d’aucune affection et de sympathie de la part de ses compatriotes, on ne pourra jamais faire table rase des réalisations de son PDES.
L’agenda caché de «monsieur sans reproche des Maliens» se dévoile chaque jour que Dieu fait. La nomination des membres du gouvernement est passée par là. A condition que la consanguinité ait les compétences nécessaires pour gérer les affaires du pays. Là n’est pas encore le danger pour la République. Mais il se trouve aujourd’hui que les institutions soient prises en otages, en l’occurrence le président de la République, par la boulimie de sa famille qui ne lésine plus sur les moyens pour d’abord contrôler les circuits économiques du pays et ensuite imposer des femmes et des hommes à la tête des structures où il y a à boire et à manger à la pelle. Ce premier travail est confié à la fratrie qui siège déjà au gouvernement.
Mais depuis que le bureau de l’Assemblée nationale a été mis en place, c’est le branle- bas dans les ministères. Pour se sauver d’un débarquement du navire gouvernemental, certains ministres ont commencé à faire les yeux doux à la famille du président IBK.
Si certains ont trouvé refuge chez l’épouse du chef de l’Etat, d’autres ont préféré la protection de Karim Keïta, fils du président de la République. Et depuis lors, les opérations de charme ne manquent pas en direction de ceux-ci. Les marchés seraient attribués à tour de bras a travers des prête-noms, des propositions de postes juteux en passant par le recrutement des alliés de la famille. Dans cette course effrénée d’avoir le soutien de l’un ou de l’autre, certains d’entre eux auraient même proposé le payement des sommes colossales à la famille à la fin de chaque ou trimestre.
Selon nos sources, ces ministres seraient des hommes qui ont fait la pluie et le beau temps dans les gouvernements de la transition.
Le président IBK serait l’otage de la sauvegarde de ces intérêts. Au point que le remaniement est renvoyé aux calendes grecques. Au grand désespoir de ceux qui sont en train de polluer notre environnement par les gris-gris et les canaris pleins du n’importe quoi jetés à l’intersection des routes.
Y.S