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Gouvernement d’union nationale: non au partage de ‘‘gâteau’’

Le 19 avril dernier, une source bien introduite avait annoncé que les autorités de la transition ont consulté deux grands partis politiques pour un gouvernement d’union nationale, avec pour seule mission, le retour à l’ordre constitutionnel. En attendant de connaître davantage sur les conclusions desdites consultations entre le gouvernement et la classe politique, les résultats d’un sondage rendu public ce mercredi 3 mai 2023, tombent comme un cheveu dans la soupe. En effet, selon le sondage de « Mali-Mètre» 2023, plus de la moitié des Maliens juge qu’il n’est pas important de mettre en place un gouvernement d’union nationale dans le contexte actuel de notre pays.

Selon le rapport d’opinion Mali-mètre, les Maliens en grande partie ne sont pas favorables à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale sollicité par des acteurs politiques avec à sa tête un Premier ministre neutre pour chasser Choguel Kokalla MAIGA taxé d’être clivant. Dans ce document d’enquête, 56% des personnes enquêté estiment que ce n’est pas important, en revanche 41% pensent que c’est important.
Recueillant les opinions des Maliens sur différentes questions marquantes de l’actualité ou décisives pour le présent et le futur du pays, les résultats du sondage réalisé par la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung (FES) ont été rendus publics ce mercredi 3 mai.
Le document aborde les principales thématiques de l’actualité sociopolitique au Mali, à savoir : la transition politique en cours au Mali ; les défis et priorités des autorités de la transition ; la stabilisation et la sécurisation du Mali ; les partenariats ainsi que les échéances électorales à venir.
Au plan politique, outre la gestion de la transition, l’enquête s’est intéressée à l’opinion des Maliens sur la question du gouvernement d’union nationale réclamé par des acteurs politiques, détracteurs du Premier ministre Choguel Kokalla MAIGA qui ont même exigé son départ de la Primature. Motif, ils l’accusent d’être clivant.
Cette proposition des partis politiques, dans les colonnes du sondage de Mali-mètre, est loin d’être l’assentiment des Maliens. Bien au contraire, plus de la moitié des personnes enquêté n’ont manifesté aucun intérêt pour la mise en place d’un gouvernement d‘union nationale.
« Globalement, plus de la moitié des Malien(ne)s trouvent qu’il n’est pas important (40% pas importants et 16% pas du tout importants) de mettre en place un gouvernement d’union nationale », indique le rapport.
En revanche, 41% (21% très importants et 20% importants) des personnes enquêté pensent qu’il faut ce gouvernement. C’est à Gao et à Bamako où plus de la moitié des personnes sondées soutiennent cette cause avec respectivement 81,2% et 54%.
Au regard de ce qui précède, on peut dire que les résultats prennent à contre-pied les autorités engagées ces derniers temps dans la quête d’une plus grande inclusivité dans la mise en œuvre des réformes préconisées ainsi que l’organisation des grands scrutins tel que le référendum et l’élection présidentielle prévue en février 2023.
Le président du COREMA, Aboubacar Sidiki FOMBA, membre du CNT dit « NON » au partage de gâteau dans un entretien accordé à un média social.
De son avis, les autorités de la transition jouent gros en tentant d’ouvrir le gouvernement à une classe politique accusée par une majorité écrasante des Maliens comme étant responsable de la situation dans laquelle se trouve le pays.
Selon lui, c’est le consensus politique longtemps prôné au Mali qui est à l’origine de l’impasse dans beaucoup de domaines.
Sous Alpha Oumar KONARE, a-t-il fait savoir, c’est la recherche du consensus qui a été à l’origine de l’implosion du CNID FYT avec la création du PARENA pour rejoindre le régime de l’ADEMA au pouvoir.
Pour lui, les partis politiques qui ont mis le pays doivent plutôt présenter des excuses publiques au Peuple malien au lieu de chercher à intégrer ce gouvernement qui bénéficie d’une caution populaire.
À en croire le président du Collectif pour la refondation du Mali (COREMA), la nomination des hommes politiques expose notre pays à trois conséquences.
Pour lui, ces hommes politiques connus pour leurs exigences d’un retour sans délai à l’ordre constitutionnel risquent d’être des pions pour la communauté internationale qui les soutient dans leur combat.
Aussi, dans leur quête du pouvoir, ils risquent de poser des actions compromettantes qu’ils présenteront après comme étant un bilan négatif de la transition.
«Ils n’ont pas besoin de consulter des groupements politiques, on a besoin des gens qui ont la compétence ne disposant aucune coloration politique.», a-t-il tranché.
Selon lui, personne n’est indispensable pour la réussite de la transition. Raison pour laquelle, il a invité le Chef de l’État a viré tous les ministres incompétents du gouvernement.
Alors qu’on apprend que la cadre des négociations pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, les partis politiques concertés demandent un PM neutre, apolitique et consensuel ; le Dr FOMBA pense que cette exigence n’est pas faite dans l’intérêt du Mali et du consensus recherché par les autorités de la transition.
«Si vous mettez tout le monde dans le gouvernement, tout le monde va voler et les populations seront déçues de la gouvernance», a-t-il prévenu.
Selon lui, cette transition est soutenue par les forces populaires et on n’a pas besoin de perdre son temps à la recherche d’un consensus politique.
Enfin, la troisième et dernière conséquence, aux yeux du Dr FOMBA, c’est le risque d’éternel recommencement dans l’action publique.
«Les nouveaux ministres prendront le temps de nommer leurs gars au niveau des différentes directions. Pendant ce temps, les services publics seront paralysés au grand dam des usagers», a-t-il précisé.
En attendant que ce dialogue politique ne connaisse un heureux dénouement, le sondage de la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung (FES) est très clair quant à l’opinion de la majorité des Maliens sur la question.

Par Sikou BAH et Abdoulaye OUATTARA

Source: Info- Matin
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