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Gouvernement CKM II: les défis à relever

La nouvelle équipe gouvernementale constituée le samedi 1er juillet a la responsabilité, en dépit des contraintes, de concrétiser l’aspiration au changement et organiser des élections générales transparentes prévues en 2024. Intervenant après le retrait de la MINUSMA, l’une des priorités de ce gouvernement serait de combler le vide laissé par la Mission onusienne tout en travaillant sur le front social, notamment la réduction de la cherté de la vie.

C’est officiel. Depuis ce samedi 1er juillet, la rectification de la transition menée par le président de la Transition, Assimi GOITA, a effectué un remaniement ministériel. Une nouvelle équipe de 25 membres a été mise en place avec à sa tête le Premier ministre Choguel Kokalla MAIGA.

Pas de changement
de cap
Dans cette équipe, si l’on dénote plusieurs départs en grande partie dans les rangs du Mouvement du 5 juin-rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) et parmi les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix, le remaniement n’a pas touché les départements stratégiques et clés de la transition à savoir : la défense et la sécurité, la diplomatie, l’économie, la réforme, les élections. Tous les ministres de ces départements ont été maintenus à leur poste.
Ce statuquo illustre la volonté des autorités de la transition de maintenir la dynamique et le cap en vue de la concrétisation des aspirations au changement du peuple malien tant clamé, chanté pour un nouveau départ ‘’Mali Kura’’. Dont la finalité est de tourner notamment les pages sombres de la corruption à grande échelle menée au vu et au su de tous sans que les auteurs et leurs complices ne soient inquiétés.

Les défis pour la nouvelle équipe
Deux ans sous la rectification de la transition, cet idéal est encore loin d’être atteint. Le rapport du Vérificateur général ayant concerné la gestion de la transition fait encore état de trou de plusieurs milliards de FCFA engloutis dans les irrégularités contrairement aux promesses d’instaurer une gestion vertueuse du denier public. Idem en ce qui concerne le favoritisme et le népotisme érigés en règle depuis des lustres. Les Maliens assistent encore à la violation de la loi sur l’égalité de chance pour tous.
Aussi, l’équipe I de Choguel Kokalla MAÏGA de juin 2021 à juillet 2023 avait ouvert une nouvelle période d’incertitudes avec l’ébullition du front social, les contestations politiques, les arrestations des personnalités politiques, entre autres. Ces situations demeurent encore des défis pour la nouvelle équipe.
Ainsi, le gouvernement né de ce remaniement a pour mission de faire face au défi du développement social et économique exacerbé par les sanctions économiques et financières de l’UEMOA soutenues par la CEDEAO contre notre pays, la pandémie à coronavirus et les conséquences de l’intervention de la Russie en Ukraine.
Si des efforts ont été déployés pour le renforcement des capacités des forces armées maliennes dans la croisade contre les terroristes, le gouvernement doit doubler d’efforts au plan militaire et humanitaire en vue de combler le vide qui sera laissé par le départ de la MINUSMA.
Malgré les critiques contre la Mission onusienne, elle a été d’un appui important pour les populations vulnérables et affectées par les conflits au nord et au centre du pays. Demandant souverainement le retrait de cette Mission, le gouvernement, de la même manière, doit jouer son rôle régalien d’assistance à la population malienne. À ce jour, plus de 8 millions de Maliens ont besoin d’un soutien humanitaire.
Après avoir réussi avec brio l’organisation du référendum du 18 juin dernier, le gouvernement de la transition est contraint de relever les défis de la tenue des autres consultations (les élections des collectivités, les législatives et la présidentielle) même si déjà nous constatons que les dates retenues pour les deux premières élections sont presque intenables.
Dans tous les cas, la nouvelle équipe doit s’investir en vue de réunir les conditions financières nécessaires pour pouvoir tenir ces différentes échéances électorales.
Outre ces domaines, le nouveau gouvernement est très attendu sur le front social où il doit davantage instaurer un climat de dialogue avec les responsables syndicaux pour trouver un compromis.
Le dossier le plus brulant va être certainement celui de l’hôpital CHU Gabriel TOURE. Dans cette structure sanitaire, la plus sollicitée du pays, les travailleurs observent depuis des mois des grèves intermittentes pour réclamer plus de conditions de vie et de travail.
Par ailleurs, le balai des réformes doit aussi toucher le secteur de l’énergie souffrant des décennies de manque d’investissement sans compter les factures impayées de l’EDM Sa à ses fournisseurs et les factures impayées de certains abonnés. En dépit des promesses d’achats de nouveaux équipements, l’accès à l’électricité commence à devenir un défi majeur pour notre pays. Or, il n’y a pas de développement sans l’énergie. À cet effet, le nouveau ministre hérite un lourd passif.
Cependant, le gouvernement précédent après deux ans d’actions a eu le mérite d’œuvrer au renforcement du dispositif sécuritaire et à réaffirmer la position du Mali dans le concert des nations avec des lignes de conduite basées sur trois principes : le respect de la souveraineté du Mali ; le respect des choix stratégiques opérés par le Mali ; la défense des intérêts du peuple malien dans les prises de décisions.

PAR SIKOU BAH

Source : Info Matin

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