Dans le cadre de la mise en œuvre du projet Voice2Rep, Accountability Lab, en collaboration avec INTEC SUP, a organisé une conférence-débat sur le thème : «Le rôle de la jeunesse et de l’art dans la gouvernance au Mali» ; jeudi passé dans la salle de conférence d’INTEC SUP.

Les panelistes qui ont décortiqué le thème de cette conférence débat étaient : Dia SACKO, directrice de Mali culture ; Ismaël DOUCOURE dit Master Soumi, artiste ; Fadimata MAIGA, directrice de Mandé TV et Alioune Infra N’DIAYE, acteur culturel. La modération était assurée par Ténin SAMAKE, promotrice de Womanager.
Dans ses mots de bienvenue, le directeur général adjoint de INTEC SUP, Moctar KONÉ, a salué l’initiative de cette conférence-débat.
Selon lui, ce thème sur la gouvernance interpelle tout le monde.
Pour sa part, la directrice de Accountabilitylab, DJITTEYE Doussouba KONATE, a précisé que cette conférence-débat s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme Voice2Rep. Un programme qui utilise la musique pour favoriser la conversation sur la responsabilité et la redevabilité avec des musiciens qui sont socialement conscients et engagés. Selon elle, ce projet s’inscrit dans une programmation plus large qu’Accountabilitylab met en place à travers le monde.
La directrice a souligné que la thématique de cette année était : «Promouvoir la gouvernance, l’état de droit et l’intégrité au Mali à travers la musique».
« Voice2Rep est un projet qu’Accountabilitylab a mis en place en partenariat avec NED (National Endowment for democracy). Le projet a commencé avec la sélection de 5 artistes qui ont été dans une résidence musicale pendant dix jours. Durant ce séjour, les artistes sélectionnés ont suivi des ateliers de formation tant bien dans le domaine de la musique, de l’écriture des textes, de productions musicales, de la gouvernance, des règles de la démocratie, de la chaine de production. Ils ont également rencontré des acteurs majeurs dans le domaine de la musique, de la démocratie… », a expliqué DJITTEYE Doussouba KONATE.
Aux dires de la directrice de Accountabilitylab, après cette retraite musicale, les 5 artistes sont allés dans un studio d’enregistrement pour enregistrer leurs différentes œuvres qui sont au nombre de huit.
On apprend que le projet Voice2Rep sera clôturé par deux grands concerts les 15 et 22 septembre prochain.
Abordant la question sur comment les jeunes peuvent saisir l’art et la culture pour s’épanouir, Dia SACKO a déclaré que chaque individu était un ambassadeur de la culture. Elle a fait comprendre que la culture était innée en chaque Malien.
Pour sa part, Alioune Ifra N’DIAYE dira que l’art peut servir à déconstruire et aussi à créer un univers solide commun.
«L’art nous oblige à nous questionner et à ne pas nous figer à un seul niveau. Dans certains pays, le statut de l’artiste est comparé à celui de Dieu, en ce sens que c’est un créateur. N’est pas artiste qui le veut », a affirmé Alioune Ifra N’DIAYE.
A son tour, l’artiste Master Soumi a soutenu que ce n’était pas à travers l’art qu’on devenait forcément une personne engagée. Il a révélé qu’avant d’être un artiste engagé, il avait toujours été intéressé par les questions politiques, sociales, de gouvernance, de justice…
Selon Master Soumi, le statut de l’artiste engagé est un choix qui a des contraintes.
«Être artiste engagé dépend aussi des réalités autour de soi. L’artiste se donne comme mission de pointer du doigt les problèmes de la société », a expliqué Master Soumi.
La directrice de Mandé TV, Fadimata MAIGA, soulignera que la télévision est l’espace idéal pour l’épanouissement culturel. Selon elle, les programmes de sa télévision sont plus accentués sur la culture.
« L’art existe au Mali, mais il est cloisonné. La jeunesse est tout simplement victime du système », a déploré Fadimata MAIGA, avant d’ajouter que la promotion de la jeunesse peut être faite à travers des contenus audio-visuels.

PAR MODIBO KONE

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