Le ministre en charge de l’Agriculture a annoncé cette nouvelle lors d’une rencontre avec les populations
Après à une rencontre tenue à Bamako avec l’Association des ressortissants de Goundam qui a exprimé des inquiétudes sur l’état de dégradation des périmètres de l’Office pour la mise en valeur du système du Faguibine (OMVSF), le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la Pêche, Mahmoud Ould Mohamed a fait une escale à Goundam. Les préoccupations exprimées par les populations du cercle ont été consignées dans un mémorandum synthétique des propositions de solutions et transmis au département par le gouverneur de la Région de Tombouctou.
Intervenant lors de la rencontre, le maire a dressé le tableau sombre de Goundam en relevant les difficultés qui impactent négativement le quotidien des populations. Hamadoun Diaouré a, entre autres, cité la hausse du prix des denrées alimentaires, les pertes récurrentes de bétail, l’exode rural, le déficit pluviométrique, l’insécurité résiduelle… Pour lui, Goundam est une zone agro-sylvo-pastorale avec plus de 17.000 hectares de terres cultivables. Seul le 1/3 de cette superficie est exploité.
Le rythme des assèchements des lacs s’est accru avec les effets du changement climatique. Les lacs Fati, Horo, Télé, Faguibine sont aujourd’hui un désert parsemé de plantes sauvages. Le chenal est obstrué par la culture du «bourgou» et la prolifération des herbes sauvages aquatiques n’arrange rien, a déploré l’édile.
Prenant la parole, le préfet Mamadou Konaté a annoncé que la problématique de la survie du lac Faguibine doit être au centre des échanges. Car, les populations fondent beaucoup d’espoirs sur la valorisation des potentialités agro-pastorales grâce à la mise en eau du lac. «Il s’agit d’une question existentielle pour le Cercle de Goundam menacé par la réduction drastique des superficies et des espaces pastoraux liés à l’ensablement des lacs, un des effets néfastes du changement climatique», a-t-il dit.
Ces grands lacs, fierté de Goundam, risqueraient de disparaître si des aménagements appropriés ne sont pas entrepris en vue d’atténuer la résilience des populations exposées aux effets du dérèglement climatique. Aussi le chef de l’exécutif local a insisté sur la réalisation d’infrastructures hydro agricoles, de points d’eau pour permettre aux agriculteurs et nomades de participer pleinement à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Il a renouvelé le soutien des populations aux autorités de la Transition pour la réussite de leur mission.
Le ministre en charge de l’Agriculture a promis d’apporter des réponses à la situation du système Faguibine. «Le système du lac Faguibine est une préoccupation du gouvernement de la Transition. Très bientôt l’Office pour la mise en valeur du Faguibine sera doté de ressources et redynamisé. Il répondra aux attentes des populations qui vivent sur cet espace», a-t-il promis, tout en invitant à unir les forces à cet effet.
Rappelons que le système Faguibine est constitué d’un ensemble de lacs interconnectés et alimentés à partir de deux cours d’eau : celui de Tassakane et Kondi. Ces derniers prennent leur source au fleuve Niger, avant de se rencontrer non loin du village de Kanèye pour former le marigot de Goundam.
Envoyés spéciaux
Aminata Dindi SISSOKO
Bounama MAGASSA
Source : L’ESSOR