Accueilli au bas de la passerelle par les autorités administratives et religieuses de la ville, il a été immédiatement conduit, avec sa délégation, au domicile du Chérif Bouyé Haïdara. Protocole d’usage, salutations, remerciements, tout le monde a été installé dans un imposant salon et les échanges pouvaient commencer.
D’entrée de jeu, le médiateur et non moins ancien président du Nigeria dira à son hôte qu’il est «venu demander» à ce dernier «d’intercéder auprès de l’Imam et des autres responsables et sympathisants du M5 afin qu’ils arrêtent les protestations, meetings et autres mouvements et reviennent à la table des négociations». Aussi, poursuivra-t-il, il y a un temps pour les protestations et un temps pour les négociations.
Goodluck Ebele Jonathan dira, pour justifier sa démarche et sa venue à Nioro, qu’il avait souhaité depuis un bon moment «passer voir le Chérif» mais qu’il avait toujours été empêché. Car, a-t-il insisté, «vous êtes un homme respecté et un rassembleur qui peut, à travers les vertus du dialogue, et votre leadership, mettre tout le monde ensemble et trouver une solution à la crise malienne».
Le Chérif de Nioro, pour sa part, a promis de s’employer «dans la mesure de ses moyens» pour «aider le médiateur dans sa mission». Bouyé Haïdara, faut-il le rappeler, avait, auparavant, saisi cette occasion pour faire sa genèse de la crise malienne à son visiteur. Il a ainsi fait cas de son enfance, des péripéties que lui et sa famille ont subies. Goodluck Jonathan a également pu être édifié sur les rapports entre Bouyé-IBK et Bouyé-Dicko… Nous y reviendrons.
Makan Koné, envoyé spécial
Source: Nouvelle Libération