Figure emblématique de la réélection d’Ibrahim Boubacar Keita, le directeur de campagne et président de la Plateforme EPM, BocariTréta, risque de sortir bredouille à l’heure de partage du gâteau. N’ayant pas obtenu son poste de rêve face au tigre, la primature, BocariTréta se contentera de la présidence du conseil d’administration de la Banque malienne de solidarité (BMS-SA). Puisque,à l’évidence, l’enfant de Diondioripeine à obtenir l’onction de ses camardes politiques.
Où faut-il recaser le directeur de campagne d’Ibrahim Boubacar Keita ?À l’Assemblée nationale où dans une prestigieuse institution de la République ? Les observateurs s’interrogent, mais l’analyse politique dégage déjà une évidence : le puissant ex-ministre du Développement rural du premier mandat d’Ibrahim Boubacar Keita est en mauvaise posture, quant à la gestion du pouvoir après la réélection de son candidat.
L’un des artisans de l’avènement d’IBK au pouvoir, BocariTréta, qui a été chassé du second gouvernement du premier mandat d’IBK, où il occupait le juteux département du Développement rural, sortira les mains vides de la réélection. D’abord, Tréta a manqué l’occasion de marquer sa présence dans le nouveau gouvernement. La victoire ayant mille pères, Soumeylou Boubèye Maïgaen a vite pris la paternité afin de s’offrir un nouveau bail à la primature. L’objectif étant atteint, M. Maïga a beau jeu devant Tréta.
Qu’on ne s’y trompe pas, la crise de leadership est bien réelle entre les deux hommes de main du président de la République Ibrahim Boubacar Keita. L’un a une maîtrise parfaite de l’appareil d’Etat et l’autre dispose d’un environnement politique en sa faveur. Cela n’est pas tout.
Le chemin du perchoir qui paraît tout tracé pour Tréta est encore parsemé d’embûches. L’enfant de Diondiori en manque de popularité dans le cercle de Téninkou aura beaucoup de difficultés pour se faire élire députéde la nation. Depuis 2013, date de l’arrivée du RPM aux affaires, Tréta est coupé de cette base électorale au point que, lors du renouvellement du bureau de la section, il ne fût pas élu secrétaire général. Revenir, après 5 ans d’absence, se faire investir candidat dans la même localité s’avère donc ardue.
C’est pourquoi le président du RPM a souhaité figurer sur la liste des candidats de sa zone de résidence: la commune 5 de Bamako. Là, la liste commune Adéma-RPM paraît imbattable, surtout dans la foulée de la réélection du président IBK. Le hic, c’est que Tréta se heurte au refus de plusieurs militants et responsables de la section 5 du RPM de Bamako. Et le chef de file de cette rébellion contre la candidature de Tréta n’est autre que Moussa Tembiné, l’actuel premier vice-président de l’Assemblée nationale.
Lors d’une réunion tenue le lundi 17 septembre, les délégués de la section venus désigner le candidat devant remplacer l’honorable Jacqueline Nana (qui ne veut pas briguer un nouveau mandat de député) ont rejeté la candidature de Tréta. Moussa Tembiné aurait déclaré qu’il n’accepterait «jamais» de figurer sur la même liste de candidatures que Tréta.L’exercice ne sera pas facile dans le district de Bamako. Mieux, le président de l’Assemblée nationale est candidat dans sa circonscription électorale de Koulikoro.
Au regard de la situation, Bocari Tréta perdra tout simplement son influence de naguère. Il passe même pour un pestiféré dans le parti dont il tient pourtant formellement les rênes. Pour les observateurs, après la victoire du candidat IBK, le chef du RPM en sort bredouille. Les partis et candidats qui sont passés par lui pour rejoindre le candidat entre les deux tours de la présidentielle n’ont pas obtenu le moindre strapontin.
Affaire à suivre…
Zan Diarra
Soleil Hebdo