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Gestion des crises locales: studio Tamani interroge le rôle des radios de proximité

Les rideaux sont tombés, ce mercredi 18 octobre 2023, sur l’atelier sur la gestion des crises locales par la radio de proximité, organisé par Studio Tamani. C’était à l’Université catholique de l’Afrique de l’ouest (UCAO) de Bamako. Contribuer à faire des radios locales des instruments favorisant la prévention et la gestion des crises locales et nationales, tel était l’objectif de cette rencontre.

La cérémonie de clôture était présidée par Mme Mossokoura KONATE, Chargée de Formation à Studio Tamani, en présence de Mamoudou BOCOUM, Président de l’URTL et les représentants d’autres partenaires de Studio Tamani.
Selon les organisateurs, cet atelier inscrivait dans le plan d’action de Studio Tamani, soutenu par le Programme Sahel du Royaume Uni.
Et pour cause, l’actualité de ces derniers mois au Mali a enregistré des conflits locaux de toutes sortes et les radios, dans ces situations, sont toujours en première ligne : litiges fonciers, conflits communautaires, conflits liés à la chefferie, esclavage familial, insécurité, problématiques des personnes déplacées internes, gestion des ressources naturelles, vol de bétail, conflits éleveurs paysans, inondations etc.
« Dans de telles situations on le sait, les populations se tournent vers les radios pour savoir réellement ce qui se passe. Or les gens de radio ne sont pas toujours préparés à faire face à de telles situations et surtout à traiter ces informations sensibles. Les radios sont même parfois facteurs d’aggravation des crises. De nombreux exemples sont là pour illustrer les manquements et les maladresses des médias dans les situations de crises», ont justifié les organisateurs de cette formation.
Il s’avère donc plus que nécessaire de renforcer les capacités des radios à mieux faire face à de telles situations.
Durant trois jours, une trentaine de participants ont été outillés sur entre autres : les liens entre les crises dans le sahel, la participation des médias à la construction des problèmes politiques dans le sahel, la carte de la crise multidirectionnelle du Mali, le défi d’informer en restât professionnel.
Mossokoura KONATE de Studio Tamani s’est dit réjouit de ces trois jours de travaux et a salué l’intérêt que les participants ont porté aux différents thèmes. Selon elle, lors de cette session de formation, les violences liées à la crise ont été analysées pour comprendre. Parce que pour parler d’une crise, explique-t-elle, il faut pouvoir la comprendre pour en parler en tant que journaliste.
« Parce que quand il y a crise, nous sommes au premier rang après les soldats. Et, nous sommes exposés. Quelles sont les règles générales de base à respecter en situation de crise ? Faut-il tout diffuser ? La rétention de certaines informations n’est-elle pas parfois indiquée ? Comment combattre les rumeurs ? Que faire face au torrent des fausses informations, lesquelles augmentent la psychose dans la population ? Voilà entre autres question que les journalistes doivent se poser en période crise. Et c’est à cela que nous sous sommes attelés pendant ces trois jours », a-t-elle rappelé. Selon elle, les mécanismes traditionnels de gestion de crise locale ont été également rappelés aux participants qui travaillent dans les radios locales. Elle a rassuré que les participants sortent outillés de ces trois jours de travaux, pour faire face à leur métier de tous les jours, en période de crise.
Quant à Mamoudou BOCOUM, Président de l’URTEL, il a rassuré que dans le plan d’action de son organisation la formation est la priorité. Il s’est par ailleurs félicité que la quasi-totalité des questions de crise liée au Sahel ait été abordée durant cet atelier.
« Nous sommes journalistes et nous sommes condamnés à rester là où il y a la crise. Il faut savoir comment s’y prendre, pour ne pas tomber dans certains pièges. Nous avons eu beaucoup d’échanges d’expérience. Nous avons eu beaucoup d’astuces qui nous permettront de travailler de façon professionnelle. Je vous exhorte ainsi à mettre en pratique tout ce que vous avez appris ici comme leçons et conseils», a-t-il conseillé.
Il a, à cet effet, remercié Studio Tamani pour sa constance, tout en les rassurant que les participants de cette session de formation sont désormais des acteurs de médias qui peuvent contribuer à prévenir et à gérer les conflits locaux à travers vos radios de proximité respectives.

PAR CHRISTELLE KONE

Info Matin

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