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Gestion de l’Etat : Terrible et flagrante contradiction chez le président IBK

Contradiction dans le discours, ambiguïté dans les actes, le président  de la République Ibrahim Boubacar Keita n’arrête pas d’engranger les fautes dans la gestion de l’Etat.

 

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IBK

Beaucoup de maliens doutent de la sincérité du président de la République tant l’homme est contradictoire dans ses propos et ambiguë dans ses actes. Elu par un score large (plus de 70% du suffrage exprimé) le président IBK peine à s’affranchir de son discours de campagne et s’empêtre dans le déni de la realpolitik.  Ce qui de surcroit l’éloigne de plus en plus de ses fervents militants qui l’ont porté à Koulouba.

 

Le poids de la famille dans la gestion de l’Etat. Au lendemain de sa victoire éclatante à l’élection présidentielle, IBK a tenu un discours sans ambigüité. « Il n’y aura pas de partage de gâteau », a-t-il  dit. Ainsi, tout le monde a cru à une rupture dans la gestion de l’Etat. Une gestion basée sur le mérite et non sur des considérations liées aux affinités. Hélas ! Les maliens ont vite déchanté. Et pour preuve, entretemps, le fils est devenu député et président de la Commission défense de l’AN, le beau-père de celui-ci est devenu le président de l’Assemblée Nationale, les parents et les amis font la bamboula devant le regard médusé du peuple affamé et assoiffé.

 

Bourreau et victimes mis sur le même piédestal. Le moment est symbolique, IBK est investi président de la république, le 4 septembre 2013 au CICB.  Dans son discours, IBK ne put s’empêcher de qualifier  de « grand républicain » l’ancien président, Moussa Traoré qui a régné sans partage sous l’ère du parti unique, et qui a eu la réputation d’un dictateur convaincu (1968-1991). Par ailleurs, comme un paradoxe voulu, IBK passe sous silence les évènements de mars 1991, au mouvement démocratique dont lui-même est issu et toute allusion aux sacrifices des Maliens qui ont abouti à l’ouverture démocratique au Mali. Et pas plus tard qu’avant-hier, ces mêmes martyrs sont pleurés par le président de la République lors de la commémoration du 26 mars 1991.

 

Tomber en disgrâce, ATT est ressuscité par IBK à Mopti. Manœuvre de séduction ou réelle reconnaissance d’IBK à l’endroit d’ATT, l’ex président  de la République emporté par le putsch du 22 mars ? IBK, dans le cadre de l’inauguration de l’hôpital Sominé Dolo de Mopti, a rendu un vibrant hommage à ATT. « On dit chez nous qu’il arrive qu’on prenne du frais sous un arbre que l’on n’a pas planté. Cet arbre a été planté par un homme de la région qui m’a précédé à cette charge. Le président ATT », a-t-il dit devant les habitants de la ville natale du président déchu ATT. Et pourtant, IBK s’est vite empressé, après sa venue à Koulouba, de transmettre une plainte à la Haute Cour de Justice. Dans cette plainte, le gouvernement d’IBK reproche à l’ancien président renversé par un coup d’Etat le 22 mars 2012 et qui vit en exil à Dakar (Sénégal), d’avoir facilité « la pénétration et l’installation des forces étrangères sur le territoire national », et d’avoir « détruit ou détérioré volontairement l’outil de défense nationale ».Il lui est également reproché d’avoir participé à « une entreprise de démoralisation de l’armée caractérisée par les nominations de complaisance d’officiers et de soldats incompétents et au patriotisme douteux à des postes de responsabilité au détriment des plus méritants, entraînant une frustration qui nuit à la défense nationale ».

 

Négocie ou négocie pas? Arrivé au pouvoir grâce à la signature de l’accord de Ouagadougou  le 18 juin 2013 entre le gouvernement de transition de Dioncounda Traoré et les groupes armés du Nord du pays, IBK souffle le chaud et le froid par rapport à l’application dudit document. Alors qu’il disait, avant qu’il ne soit élu président, que l’urgence c’est l’accord de Ouaga. Tout d’abord, il refusa de négocier avec les groupes armés sous prétexte que l’accord de Ouagadougou prévoyait le désarmement des groupes armés quelques jours après la signature. Ce qui créa un malaise entre son gouvernement et la communauté internationale. D’ailleurs une délégation de l’ONU séjournera à Bamako (du 31 janvier au 03 février 2014) pour demander l’application de l’accord de Ouagadougou afin de relancer le processus de paix en berne. Revirement de situation, le président IBK, lors de la commémoration de la journée de la femme, au nom de la continuité de l’Etat, endosse l’accord  en ces termes : « Dans ce cadre-là (l’accord de paix), il a été convenu que ceux de nos frères de la rébellion qui n’auraient pas de sang sur la main, qui ne seraient pas impliqués dans le narcotrafic devraient être élargis pour qu’on avance vers la paix. J’avance vers la paix, pas vers la démagogie ».

IBK ne doit pas oublier que les contradictions ouvertes accouchent alors d’un compromis bancal, avec le risque de mécontenter tout le monde. Ainsi, on peut perdre sur tous les tableaux à force de ménager la chèvre et le chou. Tous ces contradictions et ambiguïtés du président de la République est loin de l’image que l’homme de la rue se faisait du « Kankelentigui ». En effet, ces comportements de l’homme fort de Koulouba font penser aux propos de l’ancien président de la Reserve fédérale américaine, Alan Greenspan qui s’exprimait ainsi : «Si vous avez compris ce que j’ai dit, c’est que je me suis mal exprimé».

Madiassa Kaba Diakité

SOURCE: Le Républicain

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