Le Premier ministre de la Transition, Dr Choguel Kokalla Maïga, a présenté, le vendredi 30 juillet devant le Conseil National de Transition (CNT) le Plan d’action de son gouvernement. Ce plan, bâti autour de quatre (4) axes, a un coût estimatif de Deux Mille Cinquante Milliards Soixante Trois Millions de Francs (2 050 063 000 000 F) CFA.
Chose promise, chose faite. Comme il a promis dès les lendemains de sa nomination, le premier ministre Choguel Kokalla Maïga a présenté le Plan d’Action de son Gouvernement en six semaines. « J’ai fait le choix, six (06) semaines après ma nomination et la formation du Gouvernement, de présenter devant le CNT, le Plan d’action que je compte mener avec l’ensemble du gouvernement durant cette période transitoire », a indiqué le chef du gouvernement qui a ajouté : «Cette démarche est la traduction de la volonté du Gouvernement de renforcer les relations fonctionnelles et inter institutionnelles, dans un esprit d’écoute mutuelle et de courtoisie démocratique ; mais également de sa détermination à s’attaquer à la résolution des crises qui fragilisent notre pays, déjà vulnérable face aux chocs sécuritaire, sanitaire, économique, climatique et environnemental ».
4 axes pour un coût total de 2 050 063 000 000 F CFA
Concis et précis, le PAG est bâti autour de 4 axes, selon le Premier ministre, lui-même. « Le Plan d’Action du Gouvernement (PAG) que j’ai l’honneur de vous présenter traduit la vision du Chef de l’Etat pour redresser notre pays, asseoir les bases de la Refondation, prendre en charge les aspirations profondes de notre peuple au changement en vue de réaliser le développement économique, social et culturel », a déclaré Dr Choguel Kokalla Maïga. Les quatre axes sont, entre autres : le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; les réformes politiques et institutionnelles ; l’organisation des élections générales ; la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité.
Le coût de la réalisation de ces 4 thérapies s’élève à 2 050 063 000 000 F CFA. « Le Plan d’Action est décliné en neuf (09) objectifs assortis d’un chronogramme détaillé de mise en œuvre, avec un coût estimatif de Deux Mille Cinquante Milliards Soixante Trois Millions de Francs (2 050 063 000 000 F) CFA », a indiqué le Premier ministre qui a laissé entendre que son PAG est fondé sur trois piliers : le pilier sécuritaire, le pilier politique et le pilier social.
La sécurisation du Mali, une priorité du gouvernement Choguel
Travailler à sécuriser les Maliens et leurs biens, c’est le combat de titan que va mener le gouvernement du Dr Choguel Kokalla Maïga. Pour cela, les FAMa seront non seulement équipées mais aussi formées. « La lutte contre le terrorisme et l’insécurité sera poursuivie avec détermination. Pour ce faire, le Gouvernement s’engage, ici et maintenant, de manière résolue, à mettre tous les moyens matériels et humains nécessaires à la disposition des forces de Défense et de Sécurité, aux fins de leur permettre de s’acquitter de leurs missions régaliennes », a déclaré le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. Selon lui, les actions prioritaires vont concourir à renforcer les effectifs des forces de Défense et de Sécurité, de moderniser leurs équipements et infrastructures et d’améliorer le parcours du recrutement, en passant par la formation, l’entraînement et l’aguerrissement. Aussi, les opérations d’envergures seront menées sur l’ensemble du territoire national. « Elles permettront de créer des bulles à travers les Pôles de Sécurité, de Développement et de Gouvernance (PSDG) dans les régions de Mopti, de Ségou et du Nord », a annoncé le chef du gouvernement.
La sécurisation du pays, à en croire Dr Choguel Kokalla Maïga, aboutira au retour de l’administration dans les localités où elle est absente.
Une révision consensuelle de l’Accord d’Alger prévue
La mise en œuvre intelligente et la révision de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger est une priorité du premier ministre Choguel Kokalla Maïga. C’est du moins ce qu’il a déclaré dans son discours. « Enfin, le Gouvernement poursuivra la mise en œuvre intelligente, et la relecture de manière consensuelle, de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger aux fins de son parachèvement », a indiqué le docteur en télécommunication qui a ajouté : « Dans cette optique, l’accent sera mis sur son appropriation collective et le renforcement de son caractère inclusif. Dans le même esprit, seront retenues les conditions politiques et sociales du consensus nécessaire à la relecture de certaines de ses dispositions que la pratique et le temps rendent inéluctables, et cela conformément au mécanisme prévu par l’Accord »
Les Assises Nationales de la Refondation (ANR) seront tenues
Dans la thérapie des réformes politiques et institutionnelle, le Premier ministre a réitéré sa volonté d’organiser les Assises Nationales de la Refondation (ANR). Ce dialogue, selon le chef du gouvernement, s’appuiera sur les résolutions et recommandations des différents fora tenus ces dernières années (Dialogue national Inclusif, Conférence d’Entente Nationale, États généraux de la Décentralisation, assises des différents secteurs, Commission d’Appui à la Réforme Institutionnelle). A la différence de la conférence d’entente nationale et du Dialogue National Inclusif, les recommandations issues de ces assises seront exécutoires, rassure Dr Choguel Kokalla Maïga.
L’organe unique pour l’organisation d’élections crédibles et transparentes
Pour le Premier ministre, les élections prochaines seront le baromètre de la réussite de la Transition. « Leur qualité et leur crédibilité conditionneront l’avenir de notre démocratie, la légitimité et la solidité des institutions. Parce que les élections sont un processus et non une fin en soi, nous devons œuvrer à leur réhabilitation et à leur crédibilité », a indiqué Dr Choguel Kokalla Maïga.
Il a profité de cette présentation du PAG réitérer sa décision de la création de l’organe unique de gestion des élections. Cet organe, selon lui, posera les jalons politiques, juridiques et institutionnels d’une restauration de la confiance des acteurs politiques et des citoyens lors des compétitions électorales. Pour l’enfant de Tabanko, les élections libres, crédibles et transparentes seront le fruit des réformes à mener en amont, dont celle de l’Organe unique de gestion des élections, qui se présente comme une innovation électorale majeure, depuis l’instauration du pluralisme politique dans notre pays.
Le premier ministre Choguel Kokalla Maïga prévoit aussi réformer le système électoral, à travers les textes fondamentaux régissant les élections. « Enfin, les élections à venir doivent être les plus inclusives possibles en permettant aux réfugiés et aux personnes déplacées de rejoindre leurs terroirs afin de pouvoir exercer leur droit de vote », a-t-il indiqué.
Même si certains politiques sont inquiets, le premier ministre rassure quant à la possibilité de la mise en place de l’organe unique de gestion des élections est possible dans le délai de la transition. « Dans le respect du délai fixé de la Transition et de nos engagements internationaux, l’Organe unique de gestion des élections suivra un processus simple de mise en œuvre à travers la relecture de la loi électorale, l’installation d’un directoire national et des démembrements aux niveaux régional, local et dans les Ambassades et Consulats du Mali à l’extérieur », a affirmé le premier ministre.
Une Conférence sociale annoncée sous peu
Dans le 4ème axe de son PAG, le premier ministre annonce l’instauration de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité sociale. Pour cela, annonce le premier ministre, le Gouvernement initiera, dans les meilleurs délais, une Conférence sociale, en concertation avec les partenaires sociaux et les acteurs concernés. Ladite conférence, laisse entendre Dr Choguel Kokalla Maïga, doit aboutir à des compromis dynamiques nécessaires pour des solutions ambitieuses et durables. Elle consolidera les acquis sociaux des travailleurs et répondra à leur demande légitime de mieux-être tout en préservant les équilibres budgétaires de l’État.
Aussi, le premier ministre a annoncé des audits relatifs à la cession des bâtiments publics. « Une commission d’enquête sur l’occupation et les démolitions de la zone aéroportuaire de Bamako-Sénou sera mise en place. Les poursuites judiciaires sur les tueries et exactions des 10, 11 et 12 juillet 2020 à Sikasso, Kayes et Bamako seront engagées », a-t-il rassuré.
Boureima Guindo
Source: LE PAYS