L’école est-elle toujours dans la tourmente ? En tout cas, les Syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 (la Synergie) ont déposé le10 décembre dernier un préavis de grève de 120 heures à compter du 4 janvier prochain au 11 janvier inclus. Les syndicalistes promettent de ne pas faire les évaluatiopns et de retenir les notes de classe des élèves pour exiger l’application stricte et intégrale de l’article 39 de la loi 007 du 16 janvier 2018 portant sur le Statut du personnel enseignant des enseignements secondaire, fondamental et de l’éducation préscolaire.
Pour désamorcer la crise qui couve, la ministre de l’Éducation nationale, Mme Sidibé Dédéou Ousmane, a rencontré, vendredi dernier à la direction nationale de l’enseignement secondaire général (DNESG), les représentants des associations et organisations partenaires de l’école pour échanger avec eux sur la situation et envisager des solutions alternatives pour assurer le déroulement normal des cours, afin de sauver l’école.
À l’entame de la rencontre, la ministre de l’Éducation nationale a rappelé que l’ex-Comité national pour le salut du peuple (CNSP) avait trouvé un accord avec les syndicalistes le 11 septembre 2020 pour l’application de l’article 39. Cet accord était assorti d’une proposition de révision et de revalorisation de la grille salariale suite aux revendications proposées par l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM). Ces propositions avaient été acceptées par les syndicats de l’éducation.
Lors des différentes négociations, l’État a proposé de concéder aux syndicalistes des primes et indemnités en attendant la conférence sociale. Cela pour harmoniser les salaires des différentes catégories de la Fonction publique et avoir une certaine équité salariale afin d’aboutir à une justice sociale. « Cette proposition a été rejetée par les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016», a déploré Mme Sidibé Dédéou Ousmane.
La ministre en charge de l’Éducation a aussi assuré que le gouvernement va engager des négociations avec les syndicalistes dès la semaine prochaine afin d’avoir une année scolaire apaisée. Elle a également invité les partenaires de l’école à accompagner le gouvernement de Transition pour la réussite des Assises nationales de la refondation (ANR). «L’État va s’assumer pour que l’école marche», a-t-elle conclu.
Le secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale, Kinane Ag Gadéda, a rappelé que la rentrée a été perturbée par des actions de la Synergie, notamment le refus de remettre les notes de passage à l’administration scolaire, de dispenser des cours dans les classes de 50 élèves, dans celles à double vacation et division.
Les syndicalistes refusent aussi d’enseigner dans les écoles à classe unique (ECU), d’évaluer les apprentissages et d’exécuter les heures supplémentaires. Pour ce faire, le département a envoyé des lettres aux différentes Académies et Centres d’animation pédagogique (Cap) pour une meilleure gestion administrative des services. Kinane Ag Gadéda a demandé d’identifier les grévistes pour des projets de décisions de retenues sur salaire.
Les différentes préoccupations soulevées avaient trait au droit de grève, au droit à l’éducation pour les enfants et à la question des retenues sur les salaires des enseignants grévistes.
Sidi Y. WAGUÉ