L’un de nos illustres devanciers s’en est allé, samedi dernier. Yalla Sidibé, ancien journaliste du Quotidien national (L’Essor) qui avait fait valoir ses droits à la retraire depuis quelques temps, a perdu la dernière bataille qu’il livrait contre la maladie.
Yalla Sidibé avait eu, sans doute, le mérite d’être de tous les combats pour le développement de notre pays à travers sa plume. Il a sillonné le pays en couvrant de nombreuses activités de développement et des visites de hautes personnalités. Il n’avait pas un domaine de prédilection parce qu’il était un touche-à-tout pourvu que la thématique soit intéressante. Il a écrit sur des activités économiques, politiques, sportives et culturelles. Pour la jeune génération de journalistes, il suffit de se plonger dans les archives de l’Essor pour retrouver les traces de ses reportages sur par exemple la Foire agricole de Bougouni, une représentation théâtrale dans le même cercle, des matches de la Coupe du Mali de football, entre autres.
Ses nombreuses signatures sesituent entre 1969 à 1975. Yalla Sidibé naquit le 17 janvier 1938 à Bamako. Après des études fondamentales et secondaires dans la ville garnison de Kati, il s’engagea d’abord dans l’armée française en 1958. Il fera même la guerre d’Algérie. Après l’indépendance du Mali en 1960, il décida de revenir à la vie civile et de poursuivre ses études supérieures. C’est en 1970 qu’il obtint son diplôme de journaliste à l’Université de Dakar au Sénégal.
Recruté à la Fonction publique, il fut affecté au ministère de l’Information d’alors. Et au bout de quelques années, il finit par nourrir une passion pour le journalisme. Il obtint donc une bourse d’études pour une formation dans ce domaine au Sénégal. Après ses études couronnées de succès, il revint au bercail où, il travaillera d’abord pour la Radio Mali, actuelle ORTM. Yalla Sidibé décide ensuite de troquer le micro contre la plume. Il est ainsi muté à l’Agence nationale d’information du Mali (ANIM), ancêtre de l’Agence malienne de presse et de publicité (Amap), où il assurera le traitement des dépêches des correspondants de presse à l’intérieur du Mali et des agences étrangères.
Régulièrement, il fournissait des articles à L’Essor avec d’autres aînés comme Gagny Kanté, Badra Aly Keïta et Mamadou Kaba pour ne citer que ceux-ci. Il est ensuite nommé correspondant de presse auprès du ministère de l’Économie et des Finances.
Selon de nombreux anciens de l’Amap qui l’ont pratiqué, la plume de Yalla était alerte et ses écrits contenaient des détails croustillants. C’était un journaliste rigoureux sur les faits. Il avait aussi un intérêt certain pour les informations venant des régions du Mali parce qu’il estimait que la presse nationale devait relayer les activités des populations qui vivent loin des grandes villes.
Yalla Sidibé avait été décoré de la médaille de l’étoile d’argent avec effigie abeille en février 2019 pour services rendus à la nation. Dors en paix doyen.
Youssouf DOUMBIA
Source : L’ESSOR