Les gendarmes dit-on, parlent moins. Mais quand ils décident de s’exprimer, c’est que l’eau a tendance à déborder le vase.
Il existe aujourd’hui un malaise très profond au sein de la Gendarmerie nationale suite à la nomination du Colonel Major Mody BERETE en qualité de chef d’Etat major et remplacement du colonel Major Diamou Keïta. Ce n’est pas que le nouveau venu ne soit pas sorti d’une école de guerre comme la plupart des chefs d’Etat-mjor, qui dérange le plus. Les élements lui reprochent surtout la chasse aux sorcières et le clanisme auxquels il s’est adonné dès sa prise de fonction.
On parle de plus en plus d’un reglement de comptes à ciel ouvert : mutations arbitraires, exactions planifiées, clientélisme…, au point, dit-on, que le personnel a tendance à perdre foi. Tenez : un commandant de Brigade, père d’une famille nombreuse et à seulement deux années de la retraite a été muté au Nord ; un autre, seulement à une année du repos bien mérité, a connu le même sort. Encore un autre vient d’être affecté pour la deuxième fois consécutive au même endroit pendant que des protégés se la coulent douce dans des postes jugés juteux à Bamako. Les cas ne comptent plus le bout des doigts. Le hic, c’est que ces nouvelles affectations surviennent en pleine année scolaire contrairement à la procédure classique qui voudrait qu’elles s’opèrent pendant les grandes vacances ce, au regard de la scolarité des enfants. Selon toute évidence, le social ne fait pas partie de la mode de gestion du nouveau maître des lieux.
Aussi, la dernière trouvaille du Directeur a été de ramener une quinzaine d’officiers déjà qualifiés au B.A. 2 (Brévet d’Arme) au B.A 1. Motif évoqué : les officiers en question, selon lui, ont été abusivement reclassés.
Pour rappel, les récipiendaires de stages de qualification souvent à l’étranger (Algérie, France, etc.), et conformément aux conventions existant, accèdent de facto à l’échellon supérieur. Le principe est valable dans les autres pays dont les ressortissants ont bénéficié de formation au Mali, à l’EMIA, à l’Ecole de Maintien de la Paix, etc. Le nouveau directeur a tout simplement décidé de remettre en cause ce principe sacro-saint.
A l’heure actuelle, plaintes et murmures sont désormais perceptibles à la gendarmerie nationale. Les hommes n’ont pas le moral. Et ca se voit.
En cette période pour le moins cruciale, l’on doit plutôt entretenir la foi.
Nous y reviendrons
B. Diarrassouba