Plus de 400 travailleurs de la Société d’exploitation des mines d’or de Sadiola et de Yatela ont été licenciés et 600 autres attendent de subir le même sort.
Du coup, travailleurs et responsables de Anglogold Ashanti se regardent en chiens de faïence
Rien ne va plus entre les travailleurs de la société d’exploitation de Sadiola et Yatela et le groupe Anglogold Ashanti.
Les premiers qui ont observé une grève de cinq jours (11-15 février derniers) entendent poser d’autres actions pour contraindre leur employeur à suspendre les licenciements ou, à défaut, mettre en place un véritable plan social en leur faveur. Contacté par nos soins, M. François Philippart de la Commission de licenciement de la société Anglogold, justifie les vagues de licenciements par la baisse du prix de l’or sur le marché international en septembre 2013, couplée à des considérations de sécurité, et qui a conduit à la suspension de l’exploitation minière et l’arrêt des contrats miniers à Yatela.
Pour M. François Philippart, à la mine voisine de Sadiola, la production a été interrompue dans la carrière FE3, et l’activité minière est concentrée dans les carrières FE4 et Tambali sur le minerai oxydé de plus haute teneur, mieux adapté à l’usine existante. Dans le même temps, l’exploration a été réorientée uniquement sur des cibles de minerai oxydé.
Dans la mine d’or de Yatela, ajoutera M. François Philippart, les réserves d’or ne sont plus suffisantes pour financer les coûts de l’exploitation.
Cette méthode opératoire plus ciblée, rendue nécessaire par un prix de l’or plus faible, vise selon le responsable de Anglogold Ashanti à améliorer la viabilité de Sadiola. Malheureusement, souligne-t-il, cela aura une incidence sur les employés, ainsi que sur les employés du sous-traitant minier, LTA Mali.
Toutefois indique-t-il, «toute réduction potentielle du personnel se fera en conformité avec les réglementations nationales en vigueur. Un Forum de la vie de la mine a d’ailleurs été mis en place pour informer en permanence les employés des deux mines (Sadiola et Yatela), leurs syndicats respectifs et les représentants des communautés de l’évolution future des deux mines».
Toujours, selon M. François Philippart «bien que ce que réclament les employés comme plan social dépasse bien ce qui est prévu par les textes, nous sommes en discussion avec le syndicat pour avoir un point d’accord».
Enfin, le responsable d’Anglogold Ashanti rappelle sur un tout autre plan que, dans l’exploitation des différents sites miniers, la société Anglogold Ashanti travaille sur un plan de management accepté par le gouvernement malien dans le cadre de la protection de l’environnement. Comme quoi, bien qu’il y ait une dégradation des sols à cause des excavassions, la protection de l’environnement est prise en compte en conformité avec les études d’impact environnemental.
Parlant des projets de développement communautaire réalisés par Anglogold Ashanti, M. François Philippart citera entre autres, la réalisation des puits, le développement agricole avec le PADI, la construction d’écoles et de centres de santé pour les populations.
A noter que la société minière Yatela est détenue à 80% par la société Sadiola Exploration Company Limited, une joint venture entre AngloGold Ashanti et IAMGOLD, donnant à chacun une participation de 40%. Le solde de 20% est détenu par le gouvernement du Mali.
Quant à Sadiola, elle est une joint-venture entre AngloGold Ashanti (41%), IAMGOLD (41%) et le Gouvernement du Mali (18%). La mine a commencé à fonctionner en 1996 .Les deux mines sont gérées par AngloGold Ashanti.
Dieudonné Tembely