Après plus de deux ans de procès, ses avocats estiment que le procureur de la CPI n’est pas en mesure de prouver les accusations de crimes contre l’humanité pour lesquelles il est incarcéré à La Haye depuis sept ans.
Laurent Gbagbo est le premier ex-chef d’État à être remis à la CPI. Il est accusé de crimes contre l’humanité présumés commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011.
Les avocats de M. Gbagbo vont demander lundi “un non-lieu total”, un “jugement d’acquittement pour toutes les charges et pour tous les modes de responsabilité”. Ils vont aussi réclamer la “libération immédiate” de leur client.
Les violences en Côte d’Ivoire ont fait plus de 3.000 morts en cinq mois, entre décembre 2010 et avril 2011, durant une crise née d’un contentieux électoral.
Laurent Gbagbo était accusé de refuser de quitter le pouvoir au profit d’Alassane Ouattara, déclaré vainqueur de la présidentielle par la commission électorale.
Cette crise, émaillée d’exactions perpétrées par les deux camps, a paralysé pendant plusieurs mois le pays, premier producteur mondial de cacao et moteur économique de l’Afrique de l’Ouest.
L’ancien président ivoirien s’est accroché au pouvoir “par tous les moyens” et a fomenté une campagne de violences pour tenter de le conserver, soutient l’accusation depuis le début du procès en janvier 2016.
Malgré l’appel à 82 témoins, la présentation de milliers de documents et des centaines d’heures de vidéos, les éléments de l’accusation sont “insuffisants” pour prouver les charges “au-delà de tout doute raisonnable”, rétorque la défense de Laurent Gbagbo.
Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président de la Côte d’Ivoire, a été libérée en août après sept ans de détention.
Elle a bénéficié d’une amnistie du président Ouattara, alors qu’elle purgeait une peine prononcée en 2015 de 20 ans de prison dans son pays pour “atteinte à la sûreté de l’Etat”.
Source : BBC Afrique