Tôt le matin, les jeunes de la ville de Gao, soutenus par des femmes, se sont regroupés à la place de l’indépendance de la ville. Objectif : demander à intégrer le processus de cantonnement sans arme.
“Quand Serval et l’armée malienne sont venues ensemble à Gao lors de la libération, nous avons contribué à prendre toutes les armes et munitions avec lesquelles les jeunes ont défendu l’État en son absence pour les leur rendre”, explique Aboubacar Bouhainata, Président du Conseil régional des jeunes de la ville. Selon lui, à l’époque, une arme n’était pas une condition pour intégrer le cantonnement. L’accord de paix qui en a fait une était encore loin de voir le jour.
Il s’agit donc pour les jeunes de la cité des Askia d’être concernés par le cantonnement dont les listes sont gonflées tous les jours du côté des groupes armés.
“Nous allons nous battre jusqu’à ce que ceux qui ont défendu l’État en son absence soient impliqués dans ce processus”, indique Abba Hamane, secrétaire général adjoint de la Coordination des mouvements de résistance pacifique de Gao.
Selon M. Hamane, il faut que le Mali gère “les frustrations”. “Nous avons compris que c’est quand tu es de son côté qu’il t’oublie”, déplore-t-il.
Gao était tombé entre les mains des terroristes en 2012.En l’absence de l’État, les jeunes de la ville s’étaient organisés pour défendre les monuments historiques de la ville contre le Mouvement pour l’unicité et le Djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et mener des patrouilles pour assurer la sécurité des personnes.
Aboubacar DICKO, Le Petit Peulh
Source: Autre presse