La grève des enseignants de l’enseignement secondaire, fondamental, de l’éducation préscolaire et spéciale est bel et bien suivie à Gao. Au lycée Yaya Maiga où nous nous sommes rendus lundi, toutes les classes étaient fermées comme si nous étions en période de vacances annuelles.
Maimouna Alassane Maiga, élève en classe de 10è CM5, était venue à l’école, croyant que les enseignants avaient mis fin à leur grève. «Je suis venue et je n’ai rencontré aucun enseignant. Donc, je rentre à la maison», a-t-elle dit, avant d’inviter les autorités et les enseignants à se mettre d’accord pour mettre fin à ce débrayage qui n’a, selon elle, que trop duré.
C’est aussi l’avis de HalimaTraoré, élève en terminale SE du lycée Yaya Maiga. «L’Etat doit bien examiner les doléances des enseignants car l’éducation est un secteur tellement important dans un pays qu’il faut le préserver des grèves intempestives», déclare-t-elle. Zeini Ag Rissa fréquente la classe de 3è année en techniques de comptabilité administrative (TCA) au Centre de formation professionnelle assistance à l’artisanat (CFPAA). Selon elle, la grève met tout simplement en retard les élèves. D’où son appel aux autorités de trouver une solution pour que l’année 2018 ne soit pas aussi perturbée que celle de 2017.
Au lycée privé Modibo Keita, où nous avons fait un tour, les enseignants dispensaient normalement leurs cours. «Les professeurs de notre école ne sont pas concernés par cette grève mais je suis triste pour mes camarades des écoles publiques car cette grève va jouer sur leur année scolaire. Nous les jeunes, nous voulons étudier pour servir notre pays, c’est pourquoi nous demandons au gouvernement et aux syndicalistes de chercher un terrain d’entente», confie l’élève de terminale, Mariam O. Diallo.
Le proviseur du lycée Yaya Maiga, Moctar Hassimi Maiga, a signalé que sur les 47 professeurs que compte son établissement un seul a refusé d’aller en grève. Il s’agit du professeur de philosophie, Ibrahim Abdoulhamidou. Par ailleurs, le proviseur du lycée Yaya Maiga pense que le gouvernement doit tenir à son engagement du 2 mai 2017 sur le statut autonome des enseignants de l’enseignement secondaire, fondamental, de l’éducation préscolaire et spéciale. « Je soutiens la grève parce qu’avant d’être administrateur, j’étais enseignant», soutient-il.
Il faut rappeler que depuis le retour de congé de Noël, les enseignants sont en grève et ils retiennent également les notes de composition.
Abdourhamane TOURÉ
AMAP-Gao
Source: Essor