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Gao : LA CHAÎNE PÉNALE DU MALI À L’ÉCOLE D’IDLO

Après la crise qui a frappé le pays en 2012, la stabilité demeure fragile et le redéploiement effectif des institutions étatiques dans le nord est toujours en cours. Malgré les efforts promus par le gouvernement, y compris dans le cadre du Programme décennal de développement de la justice (PRODEJ), les causes du dysfonctionnement du secteur de la justice perdurent : insuffisance de ressources humaines et matérielles, corruption, faible contrôle et suivi des activités judiciaires et absence d’un système d’aide légale.

Dans les Régions du nord, les difficultés d’accès aux juridictions, le manque de confiance dans la justice formelle et la prévalence de la justice coutumière exacerbent les problématiques et demandent des efforts particuliers, pour améliorer la coordination entre les secteurs de la justice formelle et informelle et pour aligner les pratiques coutumières sur les principes internationaux des droits de l’homme. Pour répondre à ces besoins essentiels et pour rétablir une justice efficace, l’ambassade des Pays-Bas au Mali a chargé l’Organisation internationale de droit du développement (IDLO) de la mise en œuvre d’un projet de renforcement de la chaîne pénale au nord du Mali.
Ainsi, pour créer une culture de justice, l’organisme IDLO a tenu du 27 au 30 mars dans les locaux de la Minusma, un atelier de formation en informatique à l’endroit de la chaîne pénale au nord du Mali. L’ouverture des travaux du séminaire de renforcement de la chaîne pénale au nord du Mali a été présidée par la coordinatrice de l’ONG IDLO, Mme Mariam Diarra en présence du formateur de la police des Nations unies de Gao (UNPOL-Gao) le Lieutenant-colonel, Rjiba Rioha, du formateur en informatique, Moustapha Diaby et de la justice. Plus de 16 stagiaires du commissariat de la police régionale de Gao, des responsables de l’Office central des stupéfiants, de la Direction régionale de l’Administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée de Gao et des responsables du tribunal de grande instance de Gao y ont participé.
Le formateur en informatique, Moustapha Diaby a défini l’informatique comme étant la science de traitement rationnel et automatique de l’information au moyen d’une machine appelée ordinateur. Selon Diaby le monde informatique est divisé en deux blocs : le monde matériel (HARDWARE) et le monde logiciel (SOFTWARE). Il a expliqué aux stagiaires que l’ordinateur est une machine électronique programmable capable d’effectuer toutes sortes d’opérations (mathématiques, logistiques), de traitement des textes, images, de jeux et autres. Durant trois jours les participants ont appris plusieurs modules de l’informatique notamment les paramètres du Wifi, les installations du logiciel, l’internet et l’intranet. Le projet de l’Organisation internationale de droit du développement visait à appuyer les acteurs de la justice au nord du Mali (institutions, société civile et autorités traditionnelles) afin d’offrir aux citoyens maliens une « justice pénale mieux planifiée, qui répond mieux aux besoins des justiciables et offre des services plus performants ». La coordinatrice de l’IDLO, Mme Mariam Diarra a salué l’appui financier de ses partenaires et invité les stagiaires à suivre la formation avec beaucoup d’intérêt. Elle a ajouté que le projet repose sur une solide analyse du contexte (Baseline) développée dans le cadre de plusieurs études y compris le rapport « Programming advice for strenghtening Mali’s penal chain » publié par le Clingendael institute en collaboration avec IDLO en 2015. Selon Mariam Diarra, les études ont été complétées par un « Diagnostic de la chaîne pénale » (2016) qui a permis une analyse plus détaillée par apport au dispositif légal et la pratique des acteurs judiciaires dans chaque Région ainsi que l’identification des premiers microprojets pilotes. Mme Mariam Diarra a précisé certaines approches stratégiques retenues par le projet. Il s’agit de l’adoption d’une approche ascendante via l’inclusion et la participation active de tous les acteurs de la justice (institutions, société civile et autorités traditionnelles) dans les quatre Régions cibles (Gao, Mopti, Ségou et Tombouctou) afin de promouvoir la recherche de solutions locales aux problèmes de la justice pénale (approche axée sur le problème et l’adaptation successive), le renforcement horizontal de la chaîne pénale via une approche holistique à tous les maillons de la chaîne (la police, le parquet, la gendarmerie, les tribunaux et les prisons).
Parmi les approches stratégiques retenues par le projet figure aussi l’approche pilote et le renforcement vertical de la chaîne pénale via le développement de bonnes pratiques qui peuvent être signalées au ministère de la Justice afin d’être reproduites au niveau national dans les différentes Régions ainsi que la complémentarité avec les interventions des autres partenaires internationaux en particulier la Section affaires judiciaires et pénitentiaires de la MINUSMA qui est également financée par l’ambassade du Royaume des Pays-Bas dans les mêmes Régions d’intervention. Le projet de l’IDLO est financé par le gouvernement des Pays-Bas pour une durée de cinq ans à compter du 1er décembre 2015 au 31 mai 2020.
Abdourhamane TOURÉ
AMAP-Gao

 

Source: Essor

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