Le gouvernement prend des mesures pour adoucir les difficultés d’installation de ces populations qui ont décidé de retourner au bercail
Dans la cité des Askia (Gao), la direction régionale du Développement social et ses partenaires ont mis le paquet pour aider les Maliens déjà rapatriés de la Mauritanie, du Burkina Faso et de l’Algérie à s’installer et vivre dignement. Aussi, des dispositions sont prises pour assurer les meilleures conditions d’accueil à ceux qui regagneront le bercail dans les jours à venir.
Ce constat réjouissant a été fait, sur place par Abdoulaye Maïga, conseiller technique au ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaire. Il conduisait une forte délégation qui a séjourné du 8 au 12 mai dernier dans la 7è région pour évaluer les besoins dans les zones de retour des rapatriés.
Arrivée à Gao le lundi, la délégation a rencontré, le lendemain, le gouverneur de la région, Seydou Traoré. « Nous sommes là dans le cadre de l’évaluation des besoins pour le retour des populations dans les sites aménagés, notamment à Tabankort », a expliqué le chef de la mission au gouverneur qui a salué cette démarche du département en charge de la Solidarité. Cependant, a estimé le chef de l’exécutif, « la situation sécuritaire est précaire dans les zones comme Tabankort » qui n’est pas loin du village d’Almoustrat, où les FAMAs ont été récemment la cible d’une attaque. Seydou Traoré a préconisé que la mission se déroule dans la ville de Gao et environnants, où des rapatriés résident.
Ainsi, la délégation s’est rendue dans les directions régionales du Développement social et de l’Economie solidaire de Gao et de Kidal. Dans ces deux structures, Abdoulaye Maïga et sa suite ont été édifiés sur les actions menées par ces services techniques qui ont des agents dans la quasi-totalité des circonscriptions administratives de la région.
Du compte rendu du directeur régional de Gao, Kékou Niangaly, il ressort que de janvier à avril, plus de 102 tonnes de riz, 187 tonnes de mil/sorgho, 60 sacs de sucre et autant de sel ont été distribués à 6600 ménages rapatriés du Burkina Faso, de la Mauritanie et de l’Algérie. S’y ajoutent des appuis en non vivres : 526 couvertures offerts à 88 ménages, 738 moustiquaires pour 123 ménages, 400 nattes et 672 matelas. La liste n’est pas exhaustive.
Faut-il le préciser, ces actions ont été menées de concert avec les partenaires humanitaires, dont le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR), l’Organisation internationale pour les réfugiés (OIM), OCHA. Les antennes régionales de ces organismes internationaux, partenaires stratégiques de l’Etat malien, ont toutes reçu la visite de la délégation. Abdoulaye Maïga les a remerciés pour les efforts consentis en faveur des rapatriés. «Les partenaires sont assez disponibles et coordonnent les activités, sous le leadership de la direction régionale du Développement social et de l’Economie solidaire. Ils ont tout mis en œuvre pour accompagner les services techniques dans le cadre du retour, dans la dignité, de nos compatriotes qui sont dans les pays voisins, notamment en Algérie, au Niger, en Mauritanie et au Burkina Faso », s’est-il réjoui.
La mission a pris fin par la visite d’un magasin de stockage des vivres et non vivres destinés aux rapatriés. Il y avait environ 8 tonnes de riz, 89 tonnes de mil, 20 bidons de 20 litres d’huile, 2 tonnes de sel, près de 2 tonnes de lait en poudre, des matelas et des brouettes. Dans les jours à venir, ce stock sera renforcé.
« Nous nous réjouissons de cette disponibilité », a déclaré le chef de la délégation qui a précisé que le site aménagé à Tabankort pour accueillir les rapatriés a été déjà fourni en vivres et en non vivres. Aussi, des appuis alimentaires sont également pré-positionnés dans les zones de retour à Kidal, Ménaka et Taoudénit.
L’étape de Gao est la suite de la mission qui a conduit, il y a quinze jours, la délégation à Tombouctou. En perspective, suivront les étapes de Ménaka, de Kidal et de Taoudénit.
Issa DEMBÉLÉ
Source: essor