Expéditif, Aboubacar Traoré a récupéré sa ceinture de champion des lourds légers, samedi, en battant le Nigérien Souleymane Moussa par arrêt de l’arbitre au deuxième round
Les amoureux de la boxe attendaient ça depuis plus de trois ans et ce sont plusieurs centaines d’inconditionnels qui ont pris d’assaut le Pavillon des sports du stade Modibo Keïta, le samedi 16 octobre pour assister au gala de boxe professionnelle organisé par la Fédération malienne de boxe (FEMABOXE), en partenariat avec Massaley Sports-Evens et Allo African Board of Control. Le gala a regroupé les pugilistes de trois pays : le Mali, le Niger et la Guinée, avec en vedette, le combat entre le Malien Aboubacar Traoré dit Tyson et le Nigérien Souleymane Moussa dans la catégorie des mi-lourds.
Mais avant le choc de titans entre Tyson et Souleymane Moussa, le public du Pavillon des sports a d’abord assisté à quelques belles affiches, notamment le duel fratricide entre Amadou Diallo du Club Fofana et Ibrahima Soumaré de Star Boxing (victoire du premier par arrêt de l’arbitre), les retrouvailles entre la Malienne Marie Noël Diarra et sa grande rivale de la sous-région, la Guinéenne Mah Binty Sylla (victoire aux points de la Malienne), l’explication dans la catégorie des Super Welters entre le Malien Yacouba Diarra et le Guinéen Mohamed Konaté (match nul), les retrouvailles entre Awa Samaké du Mali et Maïmouna Salou Mossi du Niger (victoire aux points de la Malienne).
Le plateau était relevé et sur les deux tableaux (Hommes et Femmes), les pugilistes ont gratifié la salle du Pavillon des sports de beaux combats dignes de la catégorie des professionnels. Il y a longtemps que les amoureux du Noble art n’avaient pas assisté à un gala d’un tel niveau. Le public du Pavillon des sports a vibré pendant plus de trois heures au rythme des combats (il y avait huit combats au programme du gala) et à aucun moment, les spectateurs ne se sont ennuyés.
En fait, la seule fausse note de l’événement a été la table technique dont la lenteur et les tergiversations dans la proclamation des résultats ont provoqué l’incompréhension du public et la colère de certaines délégations. Tantôt la table technique communiquait les points attribués par les juges, tantôt, elle donnait le résultat du combat en passant sous silence le pointage des juges. à l’image de la Guinéenne Mah Binty Sylla, de nombreux pugilistes ont fustigé les tergiversations des officiels techniques, rejetant le résultat de leur combat, avant de revenir à de meilleurs sentiments, après intercession des organisateurs.
Fort heureusement, dans le combat-vedette du gala, Aboubacar Traoré dit Tyson a épargné les spectateurs du Pavillon des sports des atermoiements de la table technique. Dès le premier round, il envoie son adversaire au tapis à trois reprises. La première fois avec un direct du droit, la deuxième avec un crochet du gauche et la troisième d’un uppercut du droit (son idole, l’Américain Mike Tyson était un grand puncheur qui gagnait presque tous ses combats dans les trois premiers rounds). Le combat aurait dû s’arrêter là, mais à la grande surprise de la salle du Pavillon des sports, l’arbitre n’a pas bronché.
Un officiel se précipite alors aux abords du ring et signale à l’arbitre que le combat est terminé parce que Souleymane Moussa est allé trois fois au tapis, mais en vain. Dès le début du deuxième round, Tyson fait du Tyson : il envoie son adversaire dans les cordes avec un nouveau direct, avant de le faire subir un véritable supplice. Cette fois, l’arbitre n’a pas le choix : il décide d’arrêter le combat au grand soulagement de l’entraîneur de Souleymane Moussa qui s’apprêtait à jeter l’éponge sur le ring. Les deux bras levés, Aboubacar Traoré salue la salle du Pavillon des sports en ébullition. Quelques minutes plus tard, il recevra sa ceinture de champion des lourds légers qu’il avait perdue en mars 2019 à Banjul (Gambie)… contre le Nigérien Abdou Kader.
à 35 ans, Tyson signe ainsi sa 25è victoire en 28 combats professionnels et inflige sa 2è défaite à Souleymane Moussa qui restait sur 16 victoires consécutives, dont 12 KO. «Tyson a fait honneur à la boxe malienne, il a prouvé qu’il peut rivaliser avec l’élite africaine.
Ce gala pro-amateurs fera date dans l’histoire de notre boxe», a salué Mahamadou Draba, le trésorier général de la Fédération malienne de boxe (FEMABOXE). «Nous remercions tous ceux qui ont contribué à la réussite de ce gala, notamment le ministre en charge des Sports, parrain du gala et le Comité national olympique et sportif, Moov Africa Malitel», a ajouté Mahamadou Draba, l’homme à tout faire de l’instance dirigeante de la boxe nationale.
Souleymane Bobo TOUNKARA
Source : L’ESSOR