Par un courrier adressé à Mme le Ministre du Travail et de la Fonction Publique, Chargé des Relations avec les institutions, le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) a informé le gouvernement d’un préavis de grève d’une semaine ; Les Magistrats menacent d’observer une cessation de travail, qui devra, en principe, débuter le 9 janvier prochain à minuit pour prendre fin le 17 à la même heure.
Cette grève, si elle interviendra, va paralyser les Cours et Tribunaux sur toute l’étendue du territoire national. «Depuis quelques temps le SAM en dépit de sa bonne foi, relève que les violations des principes démocratiques et des valeurs républicaines sont devenues la règle et la caractéristique du Gouvernement dont les attitudes, outre qu’elles traduisent un manque de considération, sont de plus en plus révélatrices d’hostilités et de mépris envers l’Institution Judiciaire et les magistrats», justifie le SAM. Qui cite un certain nombre de points sur lesquels, malgré ses engagements, le gouvernement se refuse toujours à apporter des réponses concrètes. Au nombre des sujets objet de l’ire de la magistrature, figure l’ensemble des points (de revendications) ayant fait l’objet d’accord entre les parties, suite au préavis de grève du 11 Juillet 2016 ; «Des points qui n’auraient toujours pas connu un début d’exécution», constate le SAM. A ceux-ci, le Syndicat Autonome de la Magistrature associe le sort réservé au Rapport issu du Dialogue National. Aujourd’hui, les magistrats se plaignent du fait que ce cadre d’échanges, institué par le Gouvernement lui-même, ait été purement et simplement classé de façon unilatérale pour des raisons n’ont portées à la connaissance du SAM. «La loi sur la Cour Suprême, les directives et instructions du Président de la République, concernant l’alignement des magistrats de la Cour Suprême sur les membres des institutions comparables d’une part, et d’autre part pour apporter des correctifs au décret N 0837/ P-RM du 10 Novembre 2014 Fixant les Taux de Certaines Primes et Indemnités Allouées aux Fonctionnaires et Agents de l’Etat, en vue de la prise en compte des acteurs de la justice, sont toutes restées sans effet pour cause d’une fin de non-recevoir opposée par le Gouvernement… », proteste le SAM, qui note, au passage, un autre point de frustration et qui concerne les membres de la Cour d’Assises de Bamako en transport à Sikasso. Le Syndicat Autonome de la Magistrature est outré face au refus d’accorder à ces magistrats (ayant pris part aux assises de Sikasso) le bénéfice du décret N 0001/P-RM du 15 Janvier 2016 Fixant les conditions et les Modalités d’Octroi de l’Indemnité de Déplacement et de Mission. Autre point de frustration : l’exclusion du SAM du Conseil Economique Social et Culturel, en dépit d’une décision de justice devenue exécutoire. «Face à cet état de fait, le SAM est en droit de faire recours aux moyens légaux qui lui sont reconnus, à savoir le droit à la protestation et le droit de grève», a décidé le syndicat dans sa correspondance. A travers une telle action, il s’agit pour le Syndicat Autonome de la Magistrature de dénoncer les dérives du Gouvernement, d’une part, et d’autre part exiger de celui-ci le respect de ses engagements et des décisions de justice. Dans le même courrier, le syndicat avertit sur ce que sera les prochaines étapes de sa lutte au cas où le gouvernement continuera à faire la sourde oreille.