Le Modec est au centre d’un regroupement décidé à barrer la route de la Mairie de Fana et du Guegneka aux Tisserands. C’est la réponse du berger à la bergère qui se met en place.

La colère, la déception et le sentiment d’être trahi sont à l’origine d’une tentative de regroupement, le plus large possible, pour barrer l’accès de la convoitée Mairie de Fana au Rpm d’IBK et, par extension, de la commune du Guègnèka et voir du cercle. En effet, les partisans de l’éphémère député Koniba Sidibé – qui manquera à l’Assemblée nationale a n’en pas douter- ont la rage. Leur candidat a été balayé dès le 1^er tour par l’inusable Diarrassoba et surtout d’un nouveau venu nommé Yiri Keita de Tingolé. A noter que le terme « partisans de Koniba » déborde le Modec, le parti qu’il a créé, pour englober une bonne poignée de partis politiques. La défaite, dès la première mi-temps a laissé vraiment des traces, des plaies qui se cicatrisent à peine. Et pour la ville (capitale de Fana, cette défaite se double d’une autre source de frustration : sur les cinq sièges de dépurés dont le cercle a droit, Fana n’en a pas eu un seul. Crime de lèse majesté. En effet, si Doila est la capitale officielle du cercle, Fana est lui le cœur qui bat et fait avancer toute la zone : la direction régionale d’Edm et de la Cmdt, les impôts, le centre de gravité du transport dans toute la région de Koulikoro, pour citer que ceux là, sont ici à Fana.

Avec tout ça, les fanois doivent regarder passer les députés de Kidal, de Gao, de Tombouctou, de Mopti, de Ségou et surtout de Doila. « Monsieur le député» ou encore « honorable », c’est pour les autres. Pendant cinq longues années. Et par la faute de qui ? Le Rpm! Le Tisserand avait catégoriquement refusé de laisser une place à Fana sur la liste. Il avait préféré, à Fana, le petit bled de Tingolé.

La vengeance est un plat qui se mange chaud

Les municipales à venir vont toutefois donner aux bannis du Rpm, une occasion providentielle pour apporter la réponse du berger à la bergère. Par crainte de revivre le même scenario catastrophe, les partis alliés au Modec pensent  maintenir le regroupent pour barre la route de la Mairie de Fana au Rpm.

C’est ainsi qu’une semaine seulement après les législatives, le samedi 21, une réunion s’est tenue en ce sens dans le lien dit du ‘’Campement’’ à Fana. Et c’est sous un portrait géant du roi IBK triomphant que Kader Traoré, conseiller, ex-maire et Sg en transit du Modec, a ouvert la réunion. Sept partis politiques avaient délégués des représentants : le Modec, Yelema, Asma, Mpr, Um-Rda, Adema et Cnas-Faso Hèrè. A l’ordre du jour évaluer les législatives et préparer ensemble (mot à souligner en rouge) les municipales à venir.

Sur le premier point, l’unanimité est vite fait : nous avons perdu, c’est dur mais il faut être satisfait du travail abattu. Une petite dose au niveau de l’organisation aurait fait défaut, et il faut corriger. Sur le second point, l’union sacrée s’est imposée : l’on ira ensemble, la porte reste ouverte (surement pas au Rpm !) et il n’y a pas de temps à perdre car, 2014, est déjà là. Donc au travail. Un calendrier est établi pour le travail collectif. Cependant, le vieux  Cheickenè Demba Diop met en garde contre les ambitions personnelles démesurées. Mais ce qui l’emporte c’est le « on est content, car on est toujours ensemble » comme l’a si bien interprété le dynamique Almamy Dramé qui domine.

Alors, question : quelle chance pour cette union sacrée d’aboutir. « Il n y a pas de quoi s’en douter », répond Nouhou Camara, conseiller à la Mairie et représentant du Cnas à la réunion. Pour lui, il y a juste eu  des « couacs » lors des législatives, ratées dues « à la fougue » des uns et des autres. Il est  donc sûr et certain que l’union sacrée a de l’avenir. L’on retrouve le même sentiment d’optimisme  chez  le leader de la coalition Alphal Kader Traoré, Sg du Modec, conseiller municipale et ancien Maire de Fana. Il est rassuré par le fait que « les gens veulent rester ensemble », et que le regroupement s’est classé 2^è au niveau  de Fana lors des législatives en raflant plus de 44% des voix. Ce qui augure d’une victoire certaine pour 2014 et surtout d’avoir le fauteuil de Maire pour l’un des membres. Si toute fois l’attelage tient jusqu’à là : au Mali, on se connait et la peau de l’ours est encore loin. Le vieux Diop l’a bien dit.

L’étonnant dans cette affaire est que tous ces partis alliés sont de la majorité présidentielle. Comme quoi l’on peut être avec dieu et ne pas composer avec ses prophètes. En tout état de cause, le Rpm doit se poser des questions.

Amadou Tall

SOURCE: Le Matin