«J’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle de 2017. En conséquence je participerai à la primaire de la droite et du centre. Je crois en la renaissance de la nation française. La France mérite qu’on lui donne tout. […] Nous sommes en guerre contre un ennemi qui n’a aucune limite, qui veut nous atteindre dans notre cœur et nous priver de cette liberté que la France incarne et chérit depuis des siècles. Nous vivons une période où notre pays est confronté à une crise de crédibilité politique majeure, avec le sentiment que, chaque jour, l’autorité républicaine recule et notre économie décroche. […] J’ai la conviction que ce sera 2017 ou jamais, une forme de dernière chance… ». A travers ces quelques extraits de son livre sorti le 24 courant, intitulé « Tout pour la France », Nicolas Sarkozy espère essentiellement focaliser la future campagne présidentielle sur des thèmes de l’immigration, l’Islam et la sécurité.
A cet effet, l’ancien Chef de l’Etat souhaite désormais que les immigrés résident dix ans au lieu de cinq en France avant de pouvoir demander la nationalité. Par cette mesure, Sarkozy veut réduire « drastiquement le nombre d’étrangers » accueillis en France, stopper l’immigration économique, suspendre le regroupement familial jusqu’à un nouveau traité Schengen et revoir le droit du sol. Face au terrorisme, il promet de « placer dans un centre de rétention fermé ou d’assigner à résidence » toutes les personnes fichées. Des idées, empruntées à l’extrême Droite, à travers lesquelles, l’ancien Président de la République espère convaincre l’électorat français.
De même pour Sarko, « La prochaine élection présidentielle ne se jouera pas seulement sur les clivages économiques. La clef de cohérence de l’ensemble se jouera sur l’identité française, son contenu, son respect, son avenir et par-dessus tout sa pérennité ». En lieu et place donc d’une «France qui devait s’effacer devant ses hôtes», il promet de «réduire drastiquement le nombre d’étrangers» accueillis, stopper l’immigration économique «pendant le prochain quinquennat », suspendre le regroupement familial jusqu’à la mise en œuvre d’un nouveau traité de Schengen et réviser le droit du sol.
Promoteur de « l’assimilation », Sarko estime aussi que l’islam «n’a pas fait le travail nécessaire autant qu’inévitable d’intégration ». Il souhaite alors «organiser l’Islam » en France en demandant au Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) «d’habiliter les imams sous le contrôle du ministère de l’Intérieur» et renouvelle son souhait de voir interdits les signes extérieurs d’appartenance religieuse sur les lieux de travail et à l’université.
Pour lutter efficacement contre le terrorisme, Nicolas Sarkozy préconise le placement en centre de rétention ou sous surveillance électronique, de tous les individus fichés et susceptibles de constituer une menace. Les «condamnés djihadistes » seront placés en centre de déradicalisation « à leur sortie de prison », ainsi que les « individus en voie de radicalisation ». Les perquisitions administratives de jour et de nuit seront pérennisées au-delà de l’état d’urgence et une « cour de sûreté antiterroriste » avec un parquet spécialement dédié sera instituée.
Toutefois, pour qu’il puisse parvenir à cette focalisation de la future présidentielle française sur les thèmes de son choix, l’avocat d’Affaires doit obligatoirement gagner les Primaires de sa famille politique. Or à l’heure actuelle, c’est Alain Juppé qui a toutes les faveurs des sondages. Ainsi pour combler son retard sur son grand rival à la course des Primaires du Parti Les Républicains pour la présidentielle 2017, Sarko veut forcer l’ancrage de la campagne à la droite de la Droite. Mais cela suffira-t-il ?
Certainement pas, puisse que, traînant derrière lui des ennuis judiciaires pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire Paul Bismuth qui le maintiennent en examen, toute sa stratégie pourrait être compromise à tout moment. Mais aussi et surtout, l’homme politique devra convaincre les français, après s’être engagé d’abandonner la politique à l’issue de la présidentielle de 2012, pourquoi revient-il aujourd’hui ?
Gaoussou M. Traoré
Source : Le Challenger