Le dimanche 1er juin, les Doumbia du Mali et d’ailleurs se sont retrouvés à Dianéla, dans la commune de Bancoumana au cours du Forum culturel de Dianéla. L’objectif principal était de débattre la problématique du nom Doumbia.
L’histoire des Doumbia a été déformée au Mali, affirme le président de l’association des Doumbia «Tontigui» ou nobles du Mali, Modibo Kane Doumbia, promoteur des groupes scolaires et universitaires Ba Nassou. Les historiens et les griots ont transformé l’histoire en faisant croire au public que les Doumbia sont des griots. Puisque l’adage nous enseigne que si on ne sait pas d’où on vient, on ne saura où partir, d’où la nécessité de connaître ses origines. Modibo Kane Doumbia a alors décidé de prendre cette affaire au plus grand sérieux. Ainsi, il a organisé le présent Forum pour recadrer et restaurer cette dérive identitaire.
Dans son explication, les Doumbia ne sont pas des forgerons, ils font partie des 16 familles fondatrices du Mandé.
A l’en croire, le nom Doumbia vient de Koroma, un vieux chez qui les gens venaient en consultation. Personne ne voulant qu’on sache la raison de sa consultation, chacun murmurait à l’oreille du vieux Koroma son problème. Ces murmures sont appelés en malinké « Doumb-doumb». Donc, poursuivra-t-il, les gens appelaient chez Koroma Doum-doumla, par transformation Doumbla ou Doumbia. C’est ainsi qu’est parti le nom Doumbia.
Mais ce qui a le plus choqué le conférencier Modibo Kane Doumbia, c’est de classer par mépris les Doumbia parmi les hommes de caste, les forgerons. Or, dans son explication, Doumbia est le deuxième nom après Keïta par ordre de mérite des 16 familles fondatrices du Mandé. «99% des Doumbia sont des nobles contre 1% de forgerons, comme c’est le cas de tous les autres noms du Mandé. C’est dans cet ordre d’idée que j’ai crée cette association pour restaurer la dérive identitaire de Doumbia. Car on est en train de chiffonner une page de l’histoire. Je m’adresse aujourd’hui aux historiens du Mali, et leur demande d’écrire l’histoire du Mali avec les faits et les vérités historiques», a-t-il déclaré. Aux griots qui ont tendance à faillir à leur mission et aux médias, Doumbia les invitent à faire la lumière sur cette affaire.
A cette même occasion, il a cité les 16 noms de familles fondatrices du Mandé. Il s’agit des Keïta, Doumbia, Koné, Camara, Diawara, Kamissoko, Berthé, Konaté, Magassouba, Guindo, Cissé, Koïta, Traoré, Théra, Diané et Djittèye.
Oumar KONATE
SOURCE: Le Prétoire