L’instruction de pourvoir en cassation est venu du ministre de la justice. Cela est clair et normal aussi. Mais ce qui a surpris plus d’un, c’est de refuser de libérer les détenus malgré l’annulation de la procédure. Toute chose qui viole allègrement la loi. Cette instruction aussi a été donnée par le ministre. Me Tapo l’a dit lors de son interview accordée aux journalistes. D’autres sources aussi ont confirmé la décision du ministre de piétiner la loi.
Le ministre de la justice est dans un jeu politique. Il a été placé à ce poste par l’imam Mahmoud Dicko qui est dans une posture d’écraser toute personne qui semble être une menace pour lui. Et sa cible principale c’est Ras Bath. Ce dernier détient des preuves irréfutables contre Dicko sur plusieurs dossiers et s’il bénéficie d’un minimum de liberté pour en parler, s’en est fini pour l’imam politique. Ce qui l’amena dans un premier temps à s’investir par tous les moyens afin d’arrêter Ras Bath. Cela a été exécuté par des éléments d’un de ses hommes de main que j’ai nommé, Malick Diaw, l’actuel Président du CNT. Des agents de la SE ont monté de toute pièce le mensonge grotesque sur Ras Bath accusé de complot de déstabilisation. Ceux-ci sont dans l’amer regret de nos jours car sur 12 des commis dans ce sale boulot, 10 ont été remerciés par le DG de la SE qui semblerait ne pas être au courant au départ du complot orchestré contre des innocents citoyens.
Aujourd’hui, les hommes qui sont derrière le dossier sont connus. Il s’agit de : Mahmoud Dicko ; son homme de main, l’actuel ministre de la justice, le ministre de le Réconciliation, Wagué et l’actuel président du CNT, Malick Diaw. Dicko est le cerveau de la bande des quatre et le procureur général qui vient en cinquième est à la solde de son chef de tutelle, le ministre de la justice, garde des sceaux.
Ce qui a surpris plus d’un, comment des magistrats qui se sont fait remarquer par le passé comme des hommes de justice droits et honnêtes, se font embarquer dans une aventure d’instrumentalisation des affaires judiciaires ?
L’actuel PG, Maiga dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux évoquait clairement l’indécence pour un magistrat de garder quelqu’un après qu’il s’est rendu compte que les faits qui sont reprochés à l’inculpé sont infondés. Dans le cas Ras Bath et coaccusés, le dossier est vide et cela a été démontré même par des avocats généraux de la cour d’Appel, Aliou Nampé et Bandjougou Dawara.
Au niveau de la Cour d’Appel et d’autres juridictions, la position du Procureur Général n’a pas être bien accueillie car elle donne un coup dur, une mauvaise image à cette justice qui commence à sortir des tirs de critiques des citoyens au regard de son indépendance totale affirmée dans plusieurs affaires d’Etat.
Idrissa Arizo Maiga est devenu l’homme qui porte la poisse. Tout le monde le boude. Un fait inhabituel qui jouera certainement sur sa conscience et lui donnera le courage de rattraper l’erreur commise tout en signant l’ordonnance de mise en liberté car il a toujours la possibilité de le faire.
A la lecture des rebondissements dans ce dossier, une inquiétude anime le cœur de tout être humain attaché aux principes du respect des droits fondamentaux : l’immixtion de l’exécutif dans le judiciaire. Et cela s’appelle une bombe à retardement.
Alors aux autorités principalement le Président de la Transition, Bah N’Daw de se décider et faire barrage à cette attitude qui ne fera que déstabiliser davantage une transition mal jugée dans la gestion des affaires prioritaires : sécurité, denrées de premières nécessité… Quelles agissent vite et mieux vaut tard que jamais.
Kèlètigui Danioko
Source: Journal le Pays- Mali