Bamako, 25 juillet (AMAP) Fatoumata Diawara, ingénieure en télécommunication, a décroché le bronze, en 2018, au concours de présentations de business plans, du Projet de développement des compétences et emploi des jeunes (PROCEJ) qui décerne des trophées (or, argent et bronze) aux plus méritants. Grâce à cette distinction, la jeune femme a bénéficié d’un appui financier de 3 millions de Fcfa du PROCEJ.

L’entrepreneure, qui a affirmé avoir débuté son projet bien avant l’aide du PROCEJ, a, grâce à cet appui, développé une application mobile : «eKeneya». Cette application permet, selon elle, la géo localisation de toutes les structures de santé (pharmacies, Centres de santé de référence, cliniques, laboratoires etc.), ainsi que les médicaments pris en charge par l’Assurance maladie obligatoire (AMO). « Cet outil numérique, ajoute sa conceptrice, permet aux utilisateurs de prendre rendez-vous avec l’agent de santé le plus proche »

Fatoumata et plusieurs autres jeunes, représentatifs des bénéficiaires du PROCEJ, ont participé, en début de semaine, au siège de la Banque mondiale, à Bamako, à la présentation des réalisations du projet, en matière d’employabilité et de création d’opportunités d’emplois dans le secteur privé pour les jeunes, suivie d’un échange-débat.

Les jeunes entrepreneurs ont pu, ainsi, discuter avec le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Jean Claude Sidibé, et la directrice des Opérations de la Banque mondiale pour le Mali, Soukeyna Kane.

En instituant cette activité, l’équipe de coordination du projet veut présenter à ses bailleurs de fonds les différents projets financés par le PROCEJ, une initiative du gouvernement du Mali, financée par la Banque mondiale.

Selon une fiche d’information remise à la presse, le PROCEJ s’articule autour de trois composantes, à savoir : l’éducation et la formation pour l’employabilité, la création d’emplois par le secteur privé pour les jeunes et le renforcement des capacités institutionnelles et la gestion de projet.

Selon le document, la première composante, financée à hauteur de 31 milliards de Fcfa, a apporté un appui financier à 15 Instituts de formation professionnelle (IFP) et Centres de formation professionnelle (CFP). Au titre de la «formation apprentissage et décentralisée» à courte durée, le projet a formé environ 28.576 jeunes dans des métiers comme la mécanique, la soudure, la menuiserie etc.

Pour le compte de la composante Création d’emplois par le secteur privé pour les jeunes, le PROCEJ a formé en entrepreneuriat 3.942 jeunes faiblement scolarisés. S’y ajoute un soutien financier accordé à 24 Petites et moyennes entreprises (PME). «Les jeunes formés, qui ont pu, par la suite, créer leurs propres entreprises, ont créé 1.589 emplois au total», renseigne le document.

La composante «Renforcement des capacités institutionnelles et la gestion de projet», a appuyé un total de 165 cadres, personnels, animateurs et stagiaires.

Dans la même dynamique, le PROCEJ a, en partenariat avec l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ), formé 10.000 jeunes dans l’entrepreneuriat, de 2015 à 2017. Les plans d’affaires de 6.000 d’entre eux ont été retenus et financés par le PROCEJ. « En terme de réussite, 83,5% de ces jeunes formés sont en pleine activité, a assuré le coordinateur du PROCEJ, Drissa Ballo qui a précisé que 52% de ces bénéficiaires sont des femmes. Il a ajouté que 3.615 jeunes ont reçu du matériel de travail via l’APEJ, à travers les programmes du PROCEJ.

« Ces performances sont possibles grâce à une méthode de sélection simple et transparente, estime le responsable du projet. Les jeunes, retenus à l’issu d’un appel à candidature, sont formés sur comment élaborer un plan d’affaire et le spich, c’est-à-dire comment présenter, en quelques minutes, son projet à des bailleurs potentiels.

Commentant les résultats publiés, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, a exhorté les jeunes à continuer sur la même lancée. «Sachez que vous êtes désormais une source de motivation pour les autres jeunes souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat», a affirmé Me Sidibé.

La directrice des Opérations de la Banque mondiale pour le Mali s’est dite satisfaite des résultats exposés. «Voir des femmes faire la soudure ou la menuiserie, cela signifie que ces femmes ont décidé de briser la glace», a noté Mme Kane. Avant d’inviter les jeunes entrepreneurs à être regardant sur l’aspect qualité dans le processus de conception de leurs productions.

ABM/MD (AMAP)