La mission européenne EUCAP-Sahel Mali et la MINUSMA ont entamé une série de formations à l’intention des agents de la police, de la garde et de la gendarmerie

Pour la première fois, dans le cadre de la sécurisation d’un pays, une mission européenne et une autre des Nations Unies collaborent pour assurer la formation de ses forces de sécurité. La mission européenne EUCAP-Sahel Mali et la MINUSMA ont entamé une série de formation à l’intention des agents de la police nationale, de la garde nationale et de la gendarmerie nationale.
La série a commencé la semaine dernière avec une quinzaine de sous-officiers de la gendarmerie. Les participants à cette session sont venus des brigades territoriales de Bamako et de l’intérieur du pays. Pendant une semaine, ils ont planché sur le thème principal se rapportant à l’accueil-assistance aux victimes et à l’enregistrement des plaintes.
Ce thème a été choisi en partant du postulat que l’accueil des victimes pour enregistrer leur plaintes constituent la « porte d’entrée » pour le citoyen lorsqu’il veut solliciter le service des gendarmes. Ces derniers se doivent donc de bien l’accueillir, vivre son problème avec lui afin de lui donner l’envie de continuer pour la suite à donner. Cela a pour avantage d’établir et de consolider une relation de confiance entre le citoyen et le gendarme qui a en charge de le sécuriser.
Outre les cours théoriques, les participants ont simulé des scènes d’accueil dans une brigade de gendarmerie au cours desquelles ils ont montré le comportement qu’ils doivent désormais adopter au sein de leur structure pour apporter leur soutien aux victimes dans la recherche de solutions aux problèmes qui les ont amenés à la brigade de gendarmerie afin d’y trouver des solutions.
Aussi bien du côté des formateurs que des bénéficiaires, la satisfaction était totale à la fin de la séance de formation vendredi dernier à l’Ecole de gendarmerie à Faladié. Les premiers pour la bonne conduite des gendarmes formés durant les travaux. Et les seconds pour en avoir tiré le maximum de bénéfice qui les servira durant le reste de leur carrière. L’adjudant-chef Amadou Beydi Diallo de la brigade territoriale de Bamako confirme : « Cette formation a été très bénéfique pour moi. Je donne l’assurance de m’en servir et de faire en sorte que mes hommes aussi puissent en profiter au bénéfice de l’ensemble des gendarmes de mon pays. Nous souhaitons que de telles séances de formations se poursuivent pour la constante mise à niveau souhaitée».
Le représentant du commandant des écoles de gendarmerie, le chef d’escadron Boubacar Maïga, a donné son avis sur les modules dispensés. Ceux-ci visent surtout, de son point de vue, à renforcer les capacités des gendarmes, renforcer leurs connaissances et adopter des bonnes pratiques, gages de respect des droits et liberté des citoyens. « Le citoyen doit être au centre de nos préoccupations car on est au service des populations. Les scénarios et cas concrets déroulés tout au long du stage ainsi que les témoignages sont inspirés de cas réels et sont des situations auxquelles vous pouvez être confrontés, tirez-en les meilleurs enseignements », a-t-il recommandé aux gendarmes bénéficiaires à la cérémonie de clôture.
Le chef de EUCAP Sahel-Mali, Albrecht Conze, a assuré du soutien total de cette mission à la restructuration des différents corps en charge de la sécurité intérieur du pays. Tout en soulignant la nécessité de la présence de la MINUSMA et de L’EUCAP Sahel-Mali, Albrecht Conze a précisé que les deux missions visent le même but : tout mettre en œuvre pour stabiliser le Mali à la suite de la cirse qui le secoue depuis près de trois ans.
Toujours selon le patron de EUCAP Sahel-Mali, l’idée d’une formation conjointe de nos forces de sécurité est la suite d’une longue analyse de la situation sécuritaire dans notre pays. « C’est pourquoi il est apparu pour nous de conjuguer nos efforts pour organiser cette formation afin de stabiliser le Mali », a-t-il ajouté.
La mission EUCAP Mali-Sahel a été lancée en janvier 2015. Elle constitue, selon ses responsables, un élément important de l’approche régionale de la stratégie de l’Union européenne pour la sécurité et le développement au Sahel. En appui à la dynamique malienne de restauration de l’autorité de l’Etat et en étroite coordination avec les autres acteurs internationaux, notamment la MINUSMA, EUCAP Sahel-Mali assiste et conseille la police nationale, la gendarmerie nationale et la garde nationale dans la mise en œuvre de la reforme de la sécurité fixée par les autorités pour atteindre un certain nombre de buts : améliorer leur efficacité opérationnelle, rétablir leurs chaînes hiérarchiques respectives, renforcer le rôle des autorités administratives et judiciaires en matière de direction et contrôle de leurs missions et faciliter leur redéploiement au Nord du pays.
Mh. TRAORE

source : L’ Essor