Fort de ses 6% de croissance, le Mali aurait passé haut la main l’examen programmé dans le cadre de la mission des experts du FMI, venus s’enquérir de l’avancement des réformes et des grands projets économiques. Une visite dont dépendra le déblocage d’une nouvelle aide financière en faveur de Bamako.
Le Fonds monétaire international vient de conclure une visite de travail entre le 2 et le 12 mai au Mali, une occasion pour les responsables Afrique de l’institution de Bretton Woods de faire le point avec les autorités maliennes sur la mise en œuvre du programme économique épaulé par le FMI. Défendue par Bamako, cette feuille de route devrait avoir un effet bénéfique sur les caisses de l’Etat et permettra au Mali de supporter les budgétivores programmes sociaux et d’infrastructure.
Cette mission du FMI devrait également statuer sur le décaissement d’une nouvelle aide du FMI en faveur de Bamako. Les autorités maliennes ont ainsi sorti le grand jeu pour l’occasion, en mobilisant le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, et le ministre de l’Economie et des finances, Boubou Cissé. Ces derniers ont mis en avant les 6% de croissance réalisés par l’économie malienne.
Un taux de croissance qui devrait faciliter l’obtention d’une nouvelle aide du FMI par Bamako, une deuxième tranche, dont le montant exact n’a pas été dévoilé par Roger Nord, directeur-adjoint du FMI Afrique. Ce dernier a également fait part de son souhait d’augmenter l’aide accordée au Mali pour assurer un meilleur accompagnement du développement économique malien.
Vers une croissance mieux répartie ?
Si l’économie est au vert, le pays reste toutefois confronté au défi de reconstruire les zones dévastées par la guerre de 2012. L’enjeu donc, autant pour le FMI que pour le Mali, est de trouver le moyen d’assurer une répartition équitable de cette croissance, de manière à toucher les populations les plus démunies, notamment les réfugiés internes.
L’objectif principal du programme économique du FMI est d’assainir la gestion des recettes publiques et de les augmenter. Un chantier colossal tant les affaires de détournement de fonds et de dilapidation de biens publics ont défrayé la chronique, tout au long de la dernière décennie. L’impératif d’une croissance inclusive se fait de plus en plus ressentir, après la récente guerre civile où une partie des populations du nord Mali A rejoint les différents groupes rebelles pour des motivations économiques, notamment les éleveurs peuls dont le cheptel, leur principale ressource, a souffert des sécheresses successives dans la région.
Par Amine Ater